Atalante et Hypomène / Guido Reni / Museo Capodimonte / Napoli
Y'a pas à tortiller : novembre est un mois exigent. Il fait soupirer bon nombre de gens. Il demande impérativement d'être présents. Pas question de rêvasser, ou de se laisser aller. Pas question de s'esquiver, ou de feinter. C'est pour cela qu'en novembre les visages se font pâles, graves ou courroucés. Novembre est peut-être de tous les mois celui qui nous ramène le plus impérativement à notre condition humaine. Certains, particulièrement frustrés, cherchent à tout prix à créer à l'extérieur de leur personne le magma qui les empoisonne. Ils réclament la confirmation que le monde est harassant et il y a fort à faire pour ne pas les aider à s'enfoncer, refuser les jeux dans lesquels ils voudraient nous entraîner. L'expression "vous n'aurez pas ma haine" devient ce mois-ci "non, vous n'aurez pas ce conflit". Il s'agit donc de se détourner, pas forcément sourire, mais céder sur des broutilles pour accorder la priorité à ce qui compte vraiment : notre propre créativité. Plus encore : il s'agit d'être sensible à toute source de lumière, à tout éclat, à toute flamme, toute chose qui intrigue et éclaire. Voilà. Nous y sommes : novembre est le mois qui réclame le plus de beauté et cette beauté - morale, artistique ou végétale - il nous faut absolument, résolument, tous les jours la chercher.
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