Portrait d'homme (détail) / Micheal Sittow / Mauritshuis / Den Haag
Là, tout à l'heure au téléphone, ce bref échange, et soudain, c’est comme si
dix années n’avaient pas passé, sa voix n’avait pas changé, et la mienne non
plus, alors toute remuée, j’ai réalisé que l’on ne perdait rien, même si on
croyait que c’était le cas, que l’on pouvait laisser les choses partir et
revenir, qu’on pouvait vivre la tristesse de la séparation, et le chagrin, et
croire tournées à jamais certaines clefs, mais qu’il y avait
quelque chose de constant, qui nous appartenait et nous appartiendrait toujours, que le bonheur de retrouver d'une manière ou d'une autre ceux avec qui nous avions été liés par le plaisir, ce bonheur
restait intact, et tout à coup émue en diable – ou en paradis – je me suis dit
que tout était bien.
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