samedi 22 avril 2017

Vivre : le juste retour des choses


Portrait d'homme (détail) / Micheal Sittow / Mauritshuis / Den Haag

Là, tout à l'heure au téléphone, ce bref échange, et soudain, c’est comme si dix années n’avaient pas passé, sa voix n’avait pas changé, et la mienne non plus, alors toute remuée, j’ai réalisé que l’on ne perdait rien, même si on croyait que c’était le cas, que l’on pouvait laisser les choses partir et revenir, qu’on pouvait vivre la tristesse de la séparation, et le chagrin, et croire tournées à jamais certaines clefs, mais qu’il y avait quelque chose de constant, qui nous appartenait et nous appartiendrait toujours, que le bonheur de retrouver d'une manière ou d'une autre ceux avec qui nous avions été liés par le plaisir, ce bonheur restait intact, et tout à coup émue en diable – ou en paradis – je me suis dit que tout était bien.

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