En
descendant le col, sur le versant italien, la route caresse les flancs de la
montagne et il semble qu’on puisse effleurer du doigt les fleurs carmin et les
herbes riches, qui font les délices des bovins éparpillés.
Niché
dans un virage, le petit bar avec son curieux Pinocchio articulé, avec ses
drapeaux multicolores, accueille à la belle saison sa clientèle bigarrée :
gardes-forestiers, motards harnachés, touristes de montagne quasiment arrivés,
touristes balnéaires, pas près d’être rendus, mais un rien exaltés, bergers taciturnes.
J’ignore pourquoi, mais cet endroit un peu kitsch, un peu désordonné, cet
endroit somme toute ordinaire, possède un extraordinaire pouvoir d’apaisement.
Il
y a des lieux comme ça : l’eau y chante doucettement, les mots y dansent
et s’envolent dans l’air aromatisé, chargé de nonchalance. La musique en
sourdine rappelle inévitablement d’anciens étés aux jupes légères et bariolées. Il y
a des lieux comme ça, bénis, indémodables et démodés, où le temps semble s’être arrêté et que l'on quitte toujours avec regret..
Je connais ce Pinocchio. Et ce que tu décris. Un souvenir d'une virée qui date du mois de juin. J'avais le coeur meurtri mais trop encore. Cela me semble une éternité. Bises alpines.
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