ange tenant un rameau d'olivier / Hans Memling / Le Louvre
C’était un homme tout
sourire. Il y a quelques années, devant sa maison, il avait amoureusement créé
un superbe jardin épuré. Il avait mis tout un été à l’aménager : le
bouddha, les bambous, le gravier blanc, les sentiers. Le résultat était
magnifique. On aurait voulu s’installer dans ce lieu béni, face au lac, pour
méditer. Ou peut-être seulement pour rester là, et se sentir expirer.
C’était un homme lumineux qui
aimait sourire et il souriait quand on le complimentait.
Au printemps, cette année,
le jardin a paru soudain abandonné : les feuillages secs, les allées
négligées. En juin, on a réalisé
qu’on n’entendait plus les deux chiens aboyer. Il n'y avait plus qu’un seul
chien, silencieux, couché. Une seule voiture désormais devant l'entrée.
On ne voit plus que
l'homme, à présent, et, quand on le croise, il ne sourit plus quand il salue. Sous le saule pleureur, le Buddha de pierre continue de se tenir debout. Il garde
ses deux mains jointes sur son cœur. Il
regarde les bambous découragés. Il sait que tout est impermanence. Il se tient paisible dans le silence.
Le saule pleureur sait... et le Buddha aussi. Et nous, nous ne pouvons qu'imaginer. Ah, si les saules pleureurs pouvaient parler. Bises alpines.
RépondreSupprimerConstater. Décrire. Imaginer. Belle après-midi, chère Dédé !
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