Jadis, si je me
souviens bien, on disposait de : donc, de ce fait, par conséquent, en
conséquence, subséquemment, c’est pourquoi, partant...
Comment le phénomène est-il arrivé ?
D’un coup, il me semble.
Il y a deux ans à
peine, j’avais été frappée par cette stagiaire, qui, dans les moments où elle
devait argumenter, justifier des options délicates qu’elle avait été amenée à
prendre, expliquer des situations complexes, se prenait à formuler "du coup" à tout bout de champ, sémantique ou lexical. Plus l’explication se révélait alambiquée et
plus elle mettait des "du coup" dans le coup.
L'expression semble à présent faire des
ravages, et l’épidémie paraît se propager plus particulièrement dans certaines
régions. L’autre jour, nous en avons eu notre dose. Cela a commencé par une
serveuse, à laquelle nous avions posé une simple question concernant l’origine
d’un vin. Pour nous répondre, elle n’a pas employé moins de six "du coup" à la chaîne, n’hésitant pas à en placer trois dans la même phrase. Puis, dans
les magasins, à la moindre question (concernant une étoffe, un fromage ou une heure
de fermeture), nous avons eu droit à des avalanches d’explications, qui
semblaient devoir toutes recourir à la formule "du coup" pour tenir
la route.
Impressionnés par ces tics
à profusion, nous avons tiqué et à force de tiquer, nous avons fini par nous marrer. Ne sachant
trop comment répondre du tac au tac, nous avons surenchéri du tic au tic (jusqu’à
saturation).
Au bout du compte... sans aller jusqu'à la claque, je me
pose quand même la question :
Si l’on peut soigner les
TOC, pourrait-il en aller de même pour ce foutu tic ? L'espoir est permis, d'autant plus que la langue, on le sait bien, a ses usages et ses tendances. Tout passe, tout lasse. Bientôt ce connecteur barbant ne sera plus dans le coup.
Du coup... patience !
Du coup... patience !
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