dimanche 30 juin 2019

Vivre : au petit matin


Toscane / du côté de Montalcino / 2015

Aux premiers chants du coq, sur notre chemin de rosée, l'air sent le fauve, le chevreuil, la fouine, le sanglier. Nous croisons trois renardeaux batifolant dans les herbes hautes et deux renards dégingandés, un orvet nerveux prenant le frais sur la chaussée (n'appréciant guère d'être dérangé), trois splendides escargots que les traitements dans les vignobles ont contraints à migrer, quelques geais et quelques pies, posant de surprenantes touches noires et bleues dans ce monde pastel, méditerranéen, irréel. 
Une voiture passe, pressée, et puis une autre (leurs conducteurs encore mal réveillés). Un chat noctambule titube en regagnant ses pénates. Notre passage dérange les vaches encore ensommeillées.
Dans l'arbre sucré, des milliers d'insectes sont déjà en train de s'activer. Longeant des maisons, nous entendons des réveils sonner. Sur le ciel pâle, presque laiteux, diaphane, la lune tarde à s'estomper. Elle voudrait jouer les prolongations, la lune, voir les enfants partir brûler leurs cahiers, elle voudrait rester, surprendre quelques tendres baisers. Nous saluons dignement l'attendrissante lune et rentrons en catimini savourer notre premier café (respectivement : première pâtée).

2 commentaires:

  1. Quel charmant petit matin! As-tu essayé de tremper la pâtée dans le café? Bises alpines caniculaires encore.

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  2. Riche idée! 4% de foie de poulet, j'en rêve, et puis, ce ne serait que justice, car depuis que Mister P. s'est pris de passion pour mon croissant, il m'en dévore la moitié. La canicule : tiens bon ! Dès demain soir, les orages devraient se pointer. Au fond, ce n'est qu'une autre manière de dégouliner. Belle fin de soirée.

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