jeudi 25 juin 2020

Vivre : sur le même bateau

Les Héros grecs tirant au sort les captifs (détail) / Paulin Duqueylard / Musée Granet / Aix-en-Pce

Des flots d'incertitude, des flots vraiment, une impression de naviguer à vue, malgré toutes les mises en garde et les remises en route, sur une mer qui ne pourra plus être comme avant. Une impression de comprendre, au plus profond de soi et comme jamais, le sens du mot impermanent. Se sentir fragiles face à tous les éléments. Tanguer, parfois, s'interroger, souvent, et malgré tout, aller de l'avant.

2 commentaires:

  1. Tu as l'art de choisir l'œuvre qui convient à tes propos. Tu tombes souvent fort justes.
    Qui plus est ce détail pictural vient d'une œuvre assez monumentale.
    Je comprends bien cette impression de naviguer comme si on avait perdu cartes et boussole. Tous nos repères connus et habituels chamboulés.
    Mais si « aller de l'avant » était justement l'inverse de l'impermanence. La confiance dans la permanence des éléments éternels et cosmiques et de l'extraordinaire force qui est ainsi offerte à qui s'en saisit ?

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    1. Oui, bien que n'aimant que modérément l'art "pompier", je suis très attachée à cette toile immense et ne manque jamais d'aller lui rendre visite.
      Tu soulèves la question du paradoxe au cœur du changement : "souviens-toi qu'il n'existe qu'une chose permanente : le changement", comme disait je ne sais plus quel sage. Ou autre version : "Le définitif, c'est le provisoire."
      L'impermanence est une caractéristique de l'univers (de l'infiniment grand à l'infiniment petit). Nous parlons à mon avis des choses qui se situent sur deux niveaux différents. Il me semble que ce dont tu parles, c'est d'autre chose : un effort vers une stabilité intérieure, par la méditation, la religion ou toute autre forme de travail personnel. Je dis bien "effort vers", car l'être humain n'est-il pas ébranlable, et donc toujours susceptible d'être ébranlé (à moins de s'appeler Bouddha, ce qui n'est pas le cas de la majorité) ? La confiance elle-même n'est jamais vraiment acquise. Elle me semble relever du domaine de l'insaisissable...
      Quant à aller de l'avant, je pensais à ne pas tomber dans le piège (si l'on n'a pas de fragilité particulière) de l'autoconfinement, le "syndrome de la cabane", comme on l'appelle, c'est-à-dire laisser la peur avoir emprise sur notre vie et restreindre notre vie comme peau de chagrin.
      Belle journée, cher Alain.
      PS : j'ai offert "120 pensées..." à une amie pour son anniversaire. Elle a vu dans l'auteur une personne "sincère et honnête". quoi de mieux qu'un honnête homme dans ce monde de forbans?

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