mardi 23 juin 2020

Voyager : la belle larguée



Ombre et lumière sur la ville déserte, beauté délaissée, mariée désemparée, plaquée sur le parvis, oubliée. Les rares passants ralentissent, les commerçants se languissent. Peu de rencontres sur les places, pas de Rencontres en face à face. Reste la splendeur décatie de ses impassibles impasses, les rues écrasées d'attente, les tags qui racolent des regards goguenards, les vitrines qui se morfondent et se lassent et attendent leurs habitués aux abonnés absents. Ombre et lumière sur la ville orpheline, un rien chagrine, muselée, enfermée, fermés les musées, et tellement désolée, qu'aucun festivalier ne vient consoler.






2 commentaires:

  1. Une ville fantôme ou presque, une ville de contraste probablement. Certes, à coup d’annonces nous avons été informés que le déconfinement était maintenant passé au vert. Mais en fait, la vie dans les centres urbains n’est pas verte, elle est d’une couleur indéfinissable, différente d’un avant et sans doute différente d’un après. Cet entre-deux, avec masques, désinfectant et gestes barrières (plus ou moins barrières d’ailleurs) avec en plus sa peur du demain et du prochain, est étrange. Des magasins sont ouverts, d’autres pas, des règles sont adaptables et adaptées selon la conscience ou l’appréhension des personnes : on ne rentre pas sans masque dans les magasins sauf exception. Et tout à coup, au détour d’une rue, une fête, les personnes rient, parlent ensemble, c’est l’anniversaire d’un garçon, le contraste…
    Mais en plus du fond, il y a l’écriture et ce poste est vraiment bien écrit, rythme, reprise et tournure. Sans parler des photos...
    Belle soirée
    Gaspard

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    1. Bonjour, Gaspard. Ce que vous dites au sujet des villes déconfinées est très juste. On sent nettement moins ces contrastes et différences dans les campagnes où la vie suit (et a probablement suivi) son cours plus ou moins comme à l'ordinaire. Les villes ont été profondément marquées par le Covid, leurs habitants profondément impactés. Là, nous avons trouvé une autre Arles. Toujours très belle, peut-être encore plus belle, dans sa sobriété. En revanche, ses habitants un peu décontenancés, un peu perdus. Sans parler de tous ceux qui vivaient grâce aux Rencontres et qui se retrouvent face à de sérieux problèmes financiers.
      Belle journée, Gaspard... merci pour vos mots qui me vont droit au coeur....

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