samedi 13 juin 2020

Vivre : les brumes de juin



M'acheminant vers le musée, m'apprêtant à des face-à-face pas forcément faciles, avec des toiles pas forcément douces ou attractives, et avant cela, me préparant à zigzaguer, à contourner, à éviter, je pensai à cette étrange période où il semble devoir tout réapprendre : refaire certains gestes, redire certaines phrases, récupérer certains comportements, comme s'ils avaient été égarés depuis très longtemps. Et le tout en léger décalé, comme si quelque chose de ténu, mais de fondamental avait été modifié.

4 commentaires:

  1. Dans la brume
    les plus infimes détails
    reprennent toute leur importance

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    1. Dans la brume, émergent au loin des réalités qu'on devine, qu'on dessine avec notre imaginaire, sur lesquelles on projette nos peurs et nos attentes.

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  2. Il y a en filigrane une question intéressante : allons-nous reprendre le cours des choses de la même manière qu'avant ? Ou il y aura-t-il véritablement des changements sensibles dans nos pensées et nos comportements ?
    C'est encore tôt pour répondre. Mais enfin, les premiers signes tangibles que l'on constate vont plutôt dans le sens : Vite ! Vite ! Fermons la parenthèse de cet épisode covid 19, et reprenons tout comme avant.
    Et comme d'habitude beaucoup diront qu'il faut énormément changer de choses,… mais à condition qu'on ne touche à rien en ce qui me concerne, répondrons aussitôt ceux qui approuvent… c'est bien connu !
    La force d'inertie étant la plus puissante que je connaisse.

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    1. En filigrane, c'est bien le terme, comme sur la photo.
      En Suisse, nous avons eu un confinement souple et un appel à la responsabilisation de la population. Pas de masques imposés, mais une invitation à des comportements citoyens. Malgré cette "pédagogie" souple, maintenant, avec le déconfinement, on assiste comme dans les autres pays en gros à deux types de comportements : pour beaucoup, la reprise de la vie d'avant, les contacts rapprochés, le laisser-aller total, et puis, les autres, ceux qui gardent leurs distances, qui ont été marqués, qui restent prudents. Chacun a le choix. Chacun est libre de fréquenter ou pas les établissements qui se rouvrent. Et il y a qqch d'assez déstabilisant dans cette autorisation de chacun à la liberté... il faut sans doute attendre la rentrée, la rentrée des vacances, des classes, du boulot pour voir ce qui va débouler.
      C'est cette attente, cette observation de ce qui se passe, qui m'a inspiré ce billet. Le moment que nous sommes en train de vivre a qqch de vertigineux. Nous voici comme en suspension : est-ce le calme avant une nouvelle tempête ou une nouvelle page à remplir en toute confiance ?
      Mon sentiment profond, c'est que non, les choses ne vont pas, ne vont pas rapidement, ne vont pas définitivement revenir à ce qu'elles étaient "avant", même si les logiques économiques et politiques voudraient nous remettre sur les mêmes rails et les mêmes fonctionnements. Et même si nos envies et besoins de consommer sont plus que jamais pressants. ça va être difficile, très, mais sommes-nous tous prêts à nous retrousser les manches, avec ce mot galvaudé qu'il nous faudrait pourtant réapprendre : "ensemble" ?

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