Buste de Plautilla (?) / art romain du IIIe s. / pinacothèque / Casale Mto
Hier, solstice d'hiver. Grosse coulée de fatigue comme si tous les efforts de l'année venaient échouer sur cette plage de fin décembre. Je me force, je coche des listes, j'emmène le chien en longues balades, je prépare repas et cadeaux. Tout doit être prêt comme prévu et même les paires de bottes alignées ont été soigneusement cirées. Mais en vérité quelque chose au fond de moi aspire à l'hibernation. Je pourrais passer mes journées au fond d'un fauteuil à rêvasser, lançant de temps à autre un coup d'œil aux mésanges se délectant sur la terrasse, m'emparant par moments d'un livre, et n'hésitant pas à le reposer. Bref, glander à la façon d'un ursidé, pratiquer l'art sublime de la non-activité.
Toutefois, c'est l'option petit soldat qui prend le dessus. Il s'agit malgré tout de rester dans la course, de finir ce qui doit être achevé. Réflexions, bilans et perspectives, prise de recul pour mieux avancer. Collages, dessins, textes, planification de délais, tout ce qui pourra servir à me repérer. Je me demande : pourquoi absolument maintenant, pourquoi ne pas me montrer créative, décaler et accomplir ces tâches à fin janvier ? Parce que sans doute quelque chose d'animal en nous a besoin de suivre le parcours des astres et le rythme des saisons, parce que le plein hiver - précisément maintenant, quoi qu'en dise notre calendrier - est le moment idéal pour se retrouver, se rassembler. Parce que nous en avons besoin pour affronter un futur voilé. Parce que la traversée de la grisaille et l'épuisement sont les premiers pas de la mue à laquelle nous aspirons.
Si on respectait l'animal qui est en nous… on hibernerait ! Ce serait suivre la sagesse des rythmes des planètes… mais on a la propension de lutter contre. Nous nous croyons plus fort que L'Univers lui-même… et après on est épuisé…
RépondreSupprimerQuelle drôle d'espèce que l'espèce humaine, finalement ?
Je ne me mets pas en marge. Cependant cette année ce sera Noël en tête-à-tête ! Une merveille de paix libre ! (Comme l'an dernier).
Les belles Rencontres c'est toujours l'été.
Ma grand-mère paysanne, sans hiberner, avait la sagesse de réduire ses besognes en hiver et travaillait double à la belle saison. Impossible pour elle de se mettre en repos total : le bétail attendait. Comme attendent les gens tous les jours leur pain et toutes sortes d'autres nécessités. Nous avons abandonné cette sage attitude de réduire nos activités et il semble qu'on en fasse désormais autant en hiver qu'en été. Dommage pour notre organisme qui appelle au ralentissement.
RépondreSupprimerEn revanche, l'hibernation totale... dans le village, quelques vieux très vieux et quelques malades très malades se mettent au repos. Sinon, on aime les balades, et les rencontres, et les marchés. C'est la vie qui se déroule, avec ses rythmes, ses fêtes et ses pratiques hivernales.
Ne rencontrer des gens que l'été ? Oh... apparemment, ça réduit à un quart les possibilités ? Belle soirée.