Histoires de Saint-Nicolas (détail) /Ambrogio Lorenzetti / galerie des Offices / Florence
Janvier : le mois de transition, celui où l'on quitte et celui où l'on accueille (on pourrait dire qu'on passe son temps à accueillir et à quitter, mais les rituels, les Fêtes aident à s'engager).
Janvier : le mois des remises à jour, des remises à l'ordre. Pour la troisième année consécutive, je me suis inscrite à la cure proposée par Apartment Therapy (le principe est simple : tous les jours une tâche est proposée via mail, avec des indications précises. Rien de bien compliqué. Au contraire, c'est d'une extrême simplicité. Moins d'une demi-heure pour exécuter chaque tâche, qui, si elle se révèle convaincante, pourra être poursuivie à volonté).
Le premier jour : il s'est agit de prendre un tiroir (tiroir en tant que métaphore d'un endroit limité à dégager, même minuscule : un petit meuble, une étagère, un coin qui appelle un désir d'ordre).
J'ai choisi d'appliquer les consignes dans trois emplacements de la maison où l'on tend à reléguer trop aisément tout ce qui pourrait "éventuellement servir" , dont on ne sait "pas encore quoi faire", qu'on n'ose ni donner ni jeter et qu'on ne se voit pas utiliser (typiquement le genre d'emplacement générateur de bric-à-brac que je déteste savoir chez moi). J'ai opté pour le réduit annexe à la cuisine / la caisse qui sert de pharmacie / l'étagère qui accueille les classeurs et le matériel administratif.
Le truc génial de la consigne, c'est qu'il ne faut pas juste regarder, éventuellement ranger à vue, approximativement. Il faut TOUT sortir. Nettoyer le contenant. Observer les objets. Déterminer ceux qui sont utiles. Les replacer le plus judicieusement possible. Éliminer ceux qu'on juge inutiles. Garder en attente ceux pour lesquels subsiste un doute (dans un "purgatoire" symbolique, sac, armoire, espace vide)
Incroyable, tout ce que j'ai pu trouver, retrouver, éliminer, décider de réorganiser. Cet exercice d'une simplicité quasi enfantine a le mérite de rendre les idées plus claires. Au terme de la tâche, on se sent allégée, on a opéré des choix, défini des priorités et surtout appris des choses sur soi parce que le travail dans notre intérieur trouve des échos dans notre vie intérieure.
Qu'est-ce qui nous empêche de nous délester ? qu'est-ce qui nous force à (sup)porter des choses inutiles ? quelle peur est-elle liée au geste de jeter ? à quoi servent les "objets transitionnels" ? en quoi le vide, l'espace, le silence nous sont-ils indispensables ? quels sont les avantages de voyager "léger" dans l'existence ?
Nettoyer, trier, jeter au sens propre comme au figuré. Dans la maison comme dans le mental, il s'agit de faire un "reset". On ne peut pas avancer avec un esprit et un espace encombrés. Il faut faire de la place à la nouveauté.
Depuis trois jours, des amas de poussière, des courriers, des doublons, des colifichets, des dépliants, des ustensiles, les coordonnées de destinataires devenus flous, des réponses, des réflexes ont été déblayés. L'avenir est en train de se profiler.
Apartment therapy est un blog consacré à l'habitat sous tous ses aspects, certes soumis aux diktats de la consommation, mais fourmillant de conseils efficaces. Comme pour toute chose concernant l'habitat, il s'agit ici encore de trier, retenir, élaguer....
Janvier : le mois des remises à jour, des remises à l'ordre. Pour la troisième année consécutive, je me suis inscrite à la cure proposée par Apartment Therapy (le principe est simple : tous les jours une tâche est proposée via mail, avec des indications précises. Rien de bien compliqué. Au contraire, c'est d'une extrême simplicité. Moins d'une demi-heure pour exécuter chaque tâche, qui, si elle se révèle convaincante, pourra être poursuivie à volonté).
Le premier jour : il s'est agit de prendre un tiroir (tiroir en tant que métaphore d'un endroit limité à dégager, même minuscule : un petit meuble, une étagère, un coin qui appelle un désir d'ordre).
J'ai choisi d'appliquer les consignes dans trois emplacements de la maison où l'on tend à reléguer trop aisément tout ce qui pourrait "éventuellement servir" , dont on ne sait "pas encore quoi faire", qu'on n'ose ni donner ni jeter et qu'on ne se voit pas utiliser (typiquement le genre d'emplacement générateur de bric-à-brac que je déteste savoir chez moi). J'ai opté pour le réduit annexe à la cuisine / la caisse qui sert de pharmacie / l'étagère qui accueille les classeurs et le matériel administratif.
Le truc génial de la consigne, c'est qu'il ne faut pas juste regarder, éventuellement ranger à vue, approximativement. Il faut TOUT sortir. Nettoyer le contenant. Observer les objets. Déterminer ceux qui sont utiles. Les replacer le plus judicieusement possible. Éliminer ceux qu'on juge inutiles. Garder en attente ceux pour lesquels subsiste un doute (dans un "purgatoire" symbolique, sac, armoire, espace vide)
Incroyable, tout ce que j'ai pu trouver, retrouver, éliminer, décider de réorganiser. Cet exercice d'une simplicité quasi enfantine a le mérite de rendre les idées plus claires. Au terme de la tâche, on se sent allégée, on a opéré des choix, défini des priorités et surtout appris des choses sur soi parce que le travail dans notre intérieur trouve des échos dans notre vie intérieure.
Qu'est-ce qui nous empêche de nous délester ? qu'est-ce qui nous force à (sup)porter des choses inutiles ? quelle peur est-elle liée au geste de jeter ? à quoi servent les "objets transitionnels" ? en quoi le vide, l'espace, le silence nous sont-ils indispensables ? quels sont les avantages de voyager "léger" dans l'existence ?
Nettoyer, trier, jeter au sens propre comme au figuré. Dans la maison comme dans le mental, il s'agit de faire un "reset". On ne peut pas avancer avec un esprit et un espace encombrés. Il faut faire de la place à la nouveauté.
Depuis trois jours, des amas de poussière, des courriers, des doublons, des colifichets, des dépliants, des ustensiles, les coordonnées de destinataires devenus flous, des réponses, des réflexes ont été déblayés. L'avenir est en train de se profiler.
Apartment therapy est un blog consacré à l'habitat sous tous ses aspects, certes soumis aux diktats de la consommation, mais fourmillant de conseils efficaces. Comme pour toute chose concernant l'habitat, il s'agit ici encore de trier, retenir, élaguer....
Je ne connais pas Apartment Therapy et je ne connaissais pas non plus cette idée de faire de l’ordre en début d’année, de trier pour éviter les tas de « cela pourrait toujours servir » dans les coins de l’appartement. Pour ma part, j’ai plusieurs cercles d’objets. Le premier est composé d’objets dont je ne pourrais absolument pas me séparer, même s’ils n’ont plus de fonction, si ce n’est celle de me rappeler des moments particuliers de ma vie (toujours de bons moments). On pourrait effectivement les appeler des objets transitionnels. Par exemple, je ne peux pas jeter certains livres, même, si je ne les ai pas encore lus et pourtant achetés il y a des années… A l’instar d’un bijou rapporté d’une contrée lointaine, ils font partie du premier cercle. Alors que certains romans, issus de la dernière ou avant-dernière rentrée littéraire ont une vie très courte dans ma bibliothèque. Ils font partie du troisième cercle. Entre ces deux pôles il y a… justement « l’entre-deux », mais qui régulièrement se vide pour revenir dans le premier cercle ou finir définitivement dans le troisième. J’essaye d’appliquer cette règle également à mes DVD, mes chemises, pulls ou souliers.
RépondreSupprimerJe suis tout à fait d'accord avec le fait de voyager léger, mais pas lobotomisé, privé de ma mémoire.
En plus de cela, les temps changent, et je suis amené à mettre en marche le même raisonnement en ce qui concerne le monde numérique, comme le nettoyage régulier (et pas seulement de janvier) de mon smartphone, photos, musiques, traces d’appels téléphoniques. Ici, dans ce monde « l’entre-deux » n’a pour moi pas de sens.
Mais revenons aux objets, je vois souvent des promotions de rabais de 20% sur le stockage dans les containers le long de l’autoroute. On amasse, on stocke dans des containers, alors qu’il y a encore quelques années on se moquait de la « petite-vieille » qui n’arrivait pas à jeter et dont l’appartement – minuscule – était pleins de vieilles bouteilles. C’est étonnant, cette société, qui jette et crée des collines de déchets aux alentours des villes…
Gaspard
Merci pour ce commentaire fourni. Oui, comme vous, j'ai remarqué qu'il y a divers "cercles" auxquels appartiennent les objets. Qu'en plus de leur utilité reconnue, il y a des questions affectives qui nous relient à eux. Disons, qu'outre leur utilité pratique, ils peuvent offrir quelque chose d'essentiel sur le plan affectif, ou sur le plan esthétique. Marie Kondo écrit : "Gardez ce qui est vous est utile ou ce qui vous apporte de la joie. "
SupprimerQuant à l'objet "transitionnel", il vaut peut-être la peine de savoir ce qu'il représente pour nous. En quoi il nous rassure. S'il apparaît qu'il nous aide et nous permet de nous sentir bien, c'est que nous en avons grand besoin. Le problème, c'est quand on a tellement besoin de s'entourer d'objets qu'on ne peut s'en séparer (syndrome Diogène). Le problème, c'est quand l'encombrement nous empêche d'avancer. Là, ça devient maladif, ça renvoie à un profond sentiment de manque. Quelque chose en nous aurait besoin d'être soigné.
Pour l'ordre numérique, je fais comme vous, face à l'avalanche de mail, messages, notifications, publicités, NL qui nous inonde : je supprime autant que possible à mesure.
Et, comme vous, j'ai remarqué combien il y avait de containers à disposition dans les abords des villes pour tout ce que les gens ne parviennent plus à garder chez eux (hors dépôt de transistion lors d'un changement de vie). Tout cet entassement de choses qu'on s'est procuré, qu'on ne peut plus garder chez soi, dont on ne peut se défaire, ça devient problématique. Un signe de notre société en crise, gavée de consommation ?
PS : Apartment thérapy est un blog étasunien, très... étasunien. Je me méfie de leurs sponsors et de leurs invites à consommer (IKEA, etc). Mais, si on s'intéresse aux questions d'habitat, ils offrent chaque jour une palette de questions traitées avec sens pratique. On y trouve une mine d'idées et de conseils judicieux. Le concept de base - qui donne le nom du blog - c'est que s'occuper de son lieu de vie, l'améliorer, c'est s'occuper de sa santé. Je ne peux qu'adhérer.