mardi 30 juillet 2024

Vivre : dans mes bagages

 
Dans les jardins de la Residenz
 
 
De ce voyage en Allemagne, je tenais absolument à ramener du Rhabarbersaft. Le jus de rhubarbe est incontestablement une boisson divine, la plus adaptée à l'été. Je pourrais rouler pendant des heures pour en déguster de grands verres frais à l'ombre de terrasses inondées de lierre. Mais à mon retour, j'ai réalisé que j'avais rapporté un autre butin dans mes bagages, sans que j'y prenne garde à la frontière.
A plusieurs reprises dans la ville, lors de simples interactions ou de brefs échanges, et malgré mes incompétences notoires en allemand, je me suis retrouvée confrontée à cette chose rare : la pure gentillesse, exquise comme du beurre fermier. J'ai découvert une distinction fondamentale : on peut se montrer souriant, aimable, poli, stylé, empressé, très professionnel vis-à-vis de l'étranger de passage. Mais l'ouverture du cœur et du regard, qui n'a rien d'affecté ni de forcé, est une chose bien différente. Aller vers l'Autre et l'aider sans rien attendre juste parce qu'il est là et qu'on a quelque chose dont il a besoin. Point.
Face à des déferlantes sur nos rives avais-je besoin d'une piqûre de rappel ? Toujours est-il que ce matin, je me suis vue dépanner instinctivement des Roumains empruntés devant le parcomètre et ses alambiqués messages et indiquer à des campeurs la boîte à livres du village. Trois fois rien envers des gens d'ailleurs confrontés aux différences. On ramène décidément d'étranges choses de nos voyages...
 

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