mardi 24 septembre 2024

Voyager : dans le silence des pierres

 

C'est un lieu qui nous appelle et à chaque retour quelque chose vient nous parler de souvenirs éphémères qui nous bercent et nous apaisent. Ce soir-là nous nous étions aventurés sur les pavés, dans un calme souverain, constellé de rares murmures et de faibles bruissements.


 
Peu sensible aux grands tracés noirs, tableaux qui scandaient les espaces, happés par l'esprit des lieux, nous avions parcouru les couloirs et les salles, longé les cloîtres et les allées, pris par un sentiment d'irréalité, tandis que le ciel se teintait de ce bleu pâle qui précède l'obscurité. 

Nous avons salué des ombres imaginant des événements passés. Une silhouette nous a souri qui se reposait face aux murettes et méditait les yeux perdus dans l'attente de la nuit. Nous nous sommes un peu égarés dans notre parcours fléché. Nous avons été touchés par la manière dont on nous a réorientés, les quelques mots prononcés, les perspectives susurrées.
 
 
Au moment de quitter les lieux, nous avons constaté que le renfoncement dans le portail était vide. L'homme qui l'année précédente s'y installait pour y trouver refuge avait disparu. Vers quel nouvel abri, nous sommes-nous demandé ? Son absence nous a un peu attristés. Nous avons nous aussi quitté la chartreuse assombrie, en catimini, comme deux chats attirés par d'autres lueurs dans la nuit .


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