dimanche 19 octobre 2025

Vivre : Still life / 180

 

 
Parmi toutes les surprises de la vie, une des plus stupéfiantes, c'est la vue soudaine de la mer au détour d'un virage, le bleu à l'horizon, l'expiration subite générée par cette ligne tendre. Puis, le chant de la mer, son va-et-vient, chanson apaisante qui berce tous les sens. Et encore son odeur, senteurs de sel et de pins parasol entremêlés, appel du large, infini sentiment de liberté parcourant chacune de nos cellules. Ce jour-là, je m'étais félicitée d'avoir jeté au fond du coffre un vieux maillot, une débarbouillette et mes palmes. La jolie plage de Sirolo était pratiquement vide. Quelques randonneurs y déboulaient après avoir longé la côte du Conero. Attablés à même les galets, un couple d'amoureux dégustaient du poisson arrosé de Pecorino glacé. J'ai regardé les vagues acharnées sur la rive, certaines plutôt aguicheuses, d'autres carrément teigneuses. Je n'ai pas pu résister. J'ai plongé.
L'éponge reposait parmi les débris bordant le rivage, bois flotté, coquillages. Je n'achète jamais de souvenirs, je ramène des objets trouvés sur mon chemin. Alors je l'ai embarquée pour qu'elle me ramène à ce doux moment d'arrière-saison, offre inattendue de la consolante Adriatique.
 

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