mardi 20 août 2019

Habiter : les maisons


Studio Elemental / Alejandro Aravena

Il y a dans le village des maisons tristes et des maisons délaissées. 
Des maisons d'une banalité à pleurer et des maisons distinguées.
Des maisons pimpantes aux pelouses jonchées de cris d'enfants.
Des maisons à vendre dont la vente demande pas mal de temps.
Des maisons fleuries et bichonnées, et des maisons mal attifées. 
Des maisons entourées d'un gazon qu'on aurait peur de piétiner.
Des maisons forteresses, exilées par des haies et des digicodes,
un autocollant "voisins vigilants" bien en vue sur leurs palissades.
(mais de quelles invasions barbares faudrait-il tant se protéger?)
Il y a celles qui se murent dans le silence et celles qui babillent,
mais chacune reflète un univers, singulier, et esquisse une vie.
Et puis, en toute fin de balade, la boucle étant bouclée, il y a elle,
la maison limpide aux larges baies vitrées, caressée par la forêt,
 perchée sur la colline : une aigrette à deux doigts de s'envoler,
ni trop grande ni trop petite, souriant aux busards et aux voiliers,
elle, dont je m'étonne chaque jour que ma clef ouvre la serrure,
la cabane, le nid, la tour, l'île mystérieuse où j'aime me réfugier.

5 commentaires:

  1. Coucou Dad. Ta maison est à l'image de toi, de R. et de P. Elle doit être pimpante, ouverte sur le monde et la nature mais aussi dans le calme et la quiétude: il faut en effet que tu puisses t'y retrouver pour méditer, lire tranquillement, observer la nature, les oiseaux et les arbres. Ce doit être une belle maison, pas trop chargée en meubles, juste ce qu'il faut, les objets que tu aimes et qui te sont utiles. Elle doit sentir parfois des odeurs de cuisine d'ailleurs, les recettes que tu essaies, les petits desserts préparés avec amour, les apéros délicats. C'est sûr, c'est une belle maison.

    Bises alpines

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  2. Pas mal, pour un portrait de loin ! Ce qui m'a inspiré ce billet, c'est ma balade avec P. dimanche dernier, à travers le petit monde des maisons individuelles du village voisin. Il y a de tout : des jardinets pleins de fleurs et de rires; des villas dupliquées à 8 exemplaires; jusqu'aux maisons ultra protégées (pire qu'un coffre de la banque nationale) et, parfois, des regards méfiants sur toute personne inconnue osant s'aventurer dans la ruelle. J'avoue que cette défiance vis-à-vis de tout ce qu'on ne connaît pas m'effraie et suscite en moi une sensation d'étouffement. On est un pays en paix, le taux de criminalité avoisine le zéro, mais les gens ont peur... pour leur sécurité. D'où vient donc cette crispation et ce repli ? Brrrr! Je suis vite rentrée écrire chez moi.
    Allez! Bonne aprèm (je scrute le ciel, mais je crains qu'il ne pleuve toute la journée).
    PS : pour les odeurs de cuisine, tu as parfaitement raison, sans me vanter, ça sent l'aïl, l'huile l'olive, et les tartes au beurre. Cuisiner est l'activité artistique que je préfère.

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  3. Oui, les maisons sont à l'image de leurs propriétaires, cadenassées, fermées par de hauts murs, "attention, chien méchant", "attention, terrain piégé" (oui, oui, j'ai vu aussi cela !). Franchement, je préfère les maisons aux portails ouverts, avec de grands ouvertures, avec des herbes folles au milieu de la pelouse, des fleurs sauvages au milieu de cette même pelouse. J'ai la chance de vivre dans une maison très claire avec de grandes ouvertures, une baie vitrée, un grand terrain, de l'espace. Je mesure la chance que j'ai, et je la savoure. J'ai aussi la chance d'avoir cette petite maison bleue à quelques kms de chez moi, une petite maison en pierres, une maison de poupée, où je me sens si bien également. Mais c'est aussi nous qui faisons que nous nous sentons si bien dans ces maisons, c'est nous qui semons cette si bonne énergie et en imprégnons les murs, non ? :-)

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  4. Nous partageons les mêmes goûts en matière d'habitat, il me semble. Le sujet me tient à cœur et je souhaite que chacun puisse disposer d'un toit - chose vitale - mais aussi qu'il puisse disposer d'un chez-soi où il se sente bien et serein. Mon premier souhait tient à un aspect matériel, mon second à quelque chose de plus intime, une manière d'être avec soi et les autres. Assurer à chacun un habitat, en paix : Oh oui... Mais je ne pense pas que la dérive sécuritaire soit vraiment nécessaire... Belle journée!

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  5. La petite maison en pierre me ferait bien rêver, certains jours, pour aller m'y réfugier!

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