dimanche 4 août 2019

Vivre : le rapt

Michele Balugani / Dalle tenebre alla luce / MANF / Ferrara / 2018

Le stress : ce rapt constant et réitéré de notre quotidien.

5 commentaires:

  1. Il est vrai que le stress nous prive parfois d'un moment qui aurait pu être si agréable. Enfin, je ne me plains pas, je ne suis pas de nature stressée, mais mon mari, si... Mais depuis le temps que nous vivons ensemble, j'ai pris l'habitude, et je ne me laisse par contaminer, au contraire je connais les mots qui le calment (sourire).
    Bises, ma chère Dad.

    RépondreSupprimer
  2. Le stress, ce sentiment d'urgence qui peut nous saisir jusqu'à l'angoisse, qui nous ramène à des événements sur lesquels nous n'avons aucune prise (dans le passé, dans futur), qui donne la parole à notre anxiété au détriment de notre raison, le stress nous empêche d'être présents au présent. En ce sens, il nous prive de larges moments de notre vie. C'est désolant. C'est absurde. Mais c'est la réalité que vivent tant de gens, et qui est exacerbée par les outils technologiques, par les incitations à la vitesse et à toutes sortes de consommations.
    Face à une personne stressée, je trouve pour ma part relativement facile de constater son fonctionnement, de voir comment elle se laisse emporter par le processus. Mais, quand il s'agit de moi, j'ai plus de peine à être attentive et à me dire : "stop! là, regarde comment tu es en train de réagir! " Apprendre à répondre aux événements et ne pas réagir face à eux est un long apprentissage. Mais il vaut la peine de mettre cent fois l'ouvrage sur le métier : c'est important : une question vitale !
    Un exemple tout bête : hier, dans le train, je constate que mon smartphone est déchargé et ne se recharge pas quand je le branche à la prise du wagon. Je stresse : "zut. Je ne suis pas joignable. Je devrai remplacer cet appareil. Il est fichu. Quelle barbe! Encore une démarche à faire!" Après quelques respirations, je me suis dit : patience. Et… durant le trajet de retour, j'ai tranquillement pu recharger mon téléphone : en fait, c'était la prise du wagon aller qui était défectueuse!
    Un petit incident qui montre bien à quel point notre existence est truffée de ces pièges à stress, petits ou grands, et bien malin qui parvient à les déjouer !
    Cela dit, tu as raison, Françoise, il y a des natures plus ou moins perméables au stress. Heureux ceux qui ne se laissent pas atteindre! Belle fin de journée à toi.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, patience. Comme je le disais, je ne suis pas de nature stressée. Et de plus, j'ai participé à beaucoup de séances de méditation et de pleine conscience, et j'ai appris à ne pas anticiper. Un exemple : à une époque, j'avais de nombreux rendez-vous chez le dentiste, et j'angoissais toute la semaine qui précédait (j'ai toujours eu horreur d'aller chez le dentiste). Mais après ces fameuses séances de pleine conscience, je me disais que cela ne servait à rien d'angoisser une semaine avant, à la limite la veille, ou mieux le jour même. Je continue à mettre en pratique et cela marche ! (sourire)
      Mais je ne sais pas si le stress et l'angoisse sont comparables ? Un peu, tout de même, je pense.
      Bonne soirée, Dad. Chez moi, un gros orage vient de passer, beaucoup de pluie, le garage inondé, mais bon, cela aurait pu être pire.

      Supprimer
  3. Le stress et l'angoisse… il en existe tant de définitions… je crois qu'ils sont comparables parce qu'ils peuvent nous mettre tous deux dans des états vraiment… pénibles! Ils ont certainement partie liée. S'ils peuvent exister l'un sans l'autre, ils peuvent aussi interagir entre eux, l'angoisse générant du stress, et réciproquement. Sinon, d'après moi, ils ne sont pas au même niveau.
    L'angoisse est une peur diffuse et à l'origine peu identifiable qui crée un malaise psychique et physique pouvant devenir très intense. Pour moi, c'est un conglomérat d'émotions mal identifiées (et par conséquent mal gérées). J'aime bien la définition de Ch. Petitcollin : "ce mal-être indifférencié, ciment du refoulement émotionnel." Dès que l'origine est identifiée, on peut commencer à pouvoir comprendre et, à partir de la compréhension, à dissoudre.
    Le stress est, lui, une pression ressentie, tant au niveau corporel que psychique, face à des événements que chaque individu vit de manière subjective (une personne peut stresser devant sa déclaration d'impôt, tandis que telle autre rassemble les justificatifs et se met à remplir méthodiquement). La pression peut provenir de l'extérieur, mais c'est la manière de l'accueillir et de la gérer qui détermine le niveau du stress. Tant qu'il est maîtrisable, il peut être vécu sans problème (je ne crois pas que j'aurais réussi aucun de mes examens si je n'avais ressenti le stress de la préparation, une pression saine et motivante qui me mettait au travail chaque matin). Le problème, comme pour l'angoisse, c'est quand il y en a trop, que l'organisme peine à faire face, avec comme conséquences : détresse, maladie, souffrance intense.
    C'est pour cela que la Mindfulness est une méthode très efficace : elle permet d'entraîner l'organisme à rester dans le présent et à faire face à tout ce qui s'y passe. On prend ce qui vient, exactement quand cela vient, comme cela vient. Ni plus ni moins. On ne recherche pas les causes. On fait face.
    Il y aurait tant à dire sur le sujet. Je ne sais pas pour ma part s'il est possible d'apprendre à rester calme en toute circonstance. On peut en revanche s'y exercer. On peut méditer et explorer nos émotions, les apprivoiser, les identifier, mieux, plus rapidement.
    Un orage tonitruant est en train de déferler ici aussi en ce moment. La nuit est tombée à sept heures du matin. J'espère que ton garage n'a pas subi trop de dégâts et je te souhaite une belle journée malgré les intempéries.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Non, pas trop de dégâts dans mon garage. Par contre, certaines communes avoisinantes ont eu leurs rues inondées, des rivières étant sorties de leur lit. La voie de chemin de fer, aussi, reliant Le Puy et Firminy est coupée, suite à des éboulements dus à l'orage. Mais il n'y a eu que des dégâts matériels, rien de grave heureusement.
      Pour en revenir à l'angoisse, lorsque j'étais jeune femme, je souffrais de grosses crises d'angoisse. Je paniquais complètement, j'allais l'impression de ne pas pouvoir respirer, il fallait ouvrir les fenêtres en grand, même en plein hiver. J'avais l'impression que j'allais me trouver mal, je n'étais pas bien du tout. Et cela s'aggravait à la tombée de la nuit. Mon mari a d'ailleurs assisté à certaines de ces scènes. Cela a commencé à s'espacer à la naissance de mon premier fils. Et puis, petit à petit, les années passant, ces grosses crises se sont espacées jusqu'à disparaître complètement. Je n'ai jamais su expliquer ce qui me provoquait de telles crises. Et quand on ne sait pas expliquer aux gens ce que l'on a, ou s'ils ne l'ont pas vécu eux-mêmes, les gens ont tendance à minimiser, pire à se moquer...
      Enfin voilà ce que ton billet a fait resurgir de mon passé. (sourire)
      Belle journée à toi, chère Dad.

      Supprimer