lundi 18 juillet 2022

Voyager : à quelle sainte se vouer

 
Madone entourée de saints (détail de sainte ) /Vincenzo Foppa / Castello Pinacoteca / Pavia
 
Je rentre très souvent dans des églises (nettement plus que la moyenne des gens, je crois) non par foi, mais par curiosité envers tout ce qu'elles peuvent receler en matière d'art et d'architecture. Vivement intéressée, par conséquent, mais pas du tout, vraiment pas du tout croyante. Cependant, je ne peux m'empêcher de me réjouir quand je me retrouve face à une sculpture de Saint-Antoine illuminée par des bougies (je ne cesse de perdre des choses que je cherche désespérément à retrouver, et le bon Saint-Antoine arrive toujours à point nommé). Je suis encore plus heureuse quand j'aperçois la figure de Sainte-Rita (bien que ses représentations méritent la médaille du kitsch toutes catégories). Cette sainte de l'impossible m'impressionne et me ravit (on me traitera d'opportuniste, on aura bien raison, mais j'ai régulièrement une cause désespérée à lui exposer). Dernièrement, l'apercevant dans la cathédrale de Forcalquier, j'ai senti une demande pressante émerger qu'elle seule était en mesure d'entendre. Sainte-Rita, je t'en prie, Sainte-Rita, fais en sorte que... Eh bien, dans la semaine, le problème s'est dénoué. Comme par magie. Sainte-Rita devrait être remboursée par les assurances-maladie.
Si je rentre dans des églises beaucoup plus fréquemment que la plupart des gens, je crois aussi que je dépense nettement plus que la moyenne des fidèles en cierges et lumignons. Mais bon... pour me délier d'un sacré poids, que ne ferais-je, ô Sainte-Rita !

4 commentaires:

  1. Comme vous, j’entre souvent, très souvent dans les églises non par croyance mais pour la paix que cela me procure.
    Comme vous, j’allume des cierges en espérant que..... St Joseph, la vierge Marie, St Antoine parfois.... opportunisme, je ne sais. Espérance peut-être, besoin de se raccrocher à je ne sais quoi! Volonte de croire déguisée. Je n’ai pas la réponse.
    En vous lisant, je me dis que Ste Rita pourrait m’aider parfois.
    Ici, la température frôle les 40 degrés. Vivement un peu plus de fraîcheur. Belle soirée.
    Ghislaine

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  2. Vous avez raison de le mentionner : la paix des églises... les pas dans le silence... l'atmosphère de sérénité... en été : la fraîcheur des pierres... des lieux où remonter notre énergie vibratoire, des lieux d'accueil où circule souvent la bienveillance, bref des lieux où l'on se sent rasséréné.
    Après avoir écrit, je me suis demandé si notre invocation à un saint ou une sainte n'était pas une manière de mobiliser nos énergies plus ou moins inconscientes pour atteindre nos objectifs ou la réalisation de nos besoins. Une manière de booster nos compétences et nos pouvoirs.
    Et puis, il y a dans le geste d'allumer une bougie, quelque chose de très noble, qui me ramène au proverbe chinois : "mieux vaut allumer une allumette, que de rester maudire l'obscurité".
    40°, c'est beaucoup, vraiment. A la limite du tolérable. Ici, chaleur aussi, mais plus modérée : nos balades matinales sont balayées de bise fraîche et la maison est ventilée durant la nuit. A moins d'urgence, pas question de sortir après 13 heures. Tous les jours je pense à tous les SDF, pompiers, évacués, aux personnes démunies face à la violence de cette canicule et de ses conséquences. Belle soirée (accompagnée de petite brise si possible).

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  3. À quand peut bien remonter la dernière fois où je suis entré dans une église ? Ça doit faire pas mal d'années ! C'est, bien entendu, par foi que je n'y mets plus les pieds. Ces édifices de la religion chrétienne sont érigés pour la gloriole des autorités religieuses et de ce qu'elles appellent « leur pouvoir temporel ». Terrible et honteuse trahison de leur fondateur ! Lui qui détestait les religions, leurs temples et leurs cultes et en explique parfaitement les raisons, on s'est empressé d'en créer une en son nom… l'horreur !

    Les saints catholiques sont un produit à haut rendement. Un problème ? = Saint Bidule à la solution pour toi ! Pas un un seul sentiment ou une seule angoisse qui ait échappée à la sagacité des créateurs de sainteté ! Constatons l'efficacité ordinaires des croyances magiques qui tuent toute spiritualité libératrice au profit de l'asservissement selon les logiques sectaires. Aucune gratuité du geste. Ça fonctionnera si tu payes une offrande, il faut le croire. Ça n'a pas marché ? C'est que tu n'as pas donné assez. Il faut rejouer. C'est comme les paris sportifs ou le loto, on s'asservit progressivement, on perd tout à la fin, y comprit sa vie et sa dignité…
    L'Amour vous libérera dit Jésus. Non, non, disent les curés ! Il faut d'abord passer par nous et tout nous donner… nous sommes des intermédiaires incontournables… c'est pour ça qu'on est hégémonique : parce que vous nous croyez… nous sommes les champions de la publicité frelatée ! Nous, on ne partage jamais rien. Et même quand vous vous dîtes « non-croyants » vous n'arrêtez pas de croire à notre magie. On est fort, hein !

    Bon comme on l'aura remarqué c'était mon commentaire anticlérical ! ;-) (Je connais la critique de mes amis : « c'est dommage, tu te défoules encore, alors que tu parles si bien de spiritualité vraie ! »

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    1. ça doit te faire un bien fou, de te défouler comme ça, non ? :)
      J'aurais été ravie et t'aurais applaudi des deux mains quand j'avais quinze ans, l'âge où j'ai dit à ma mère :" non non et non, je n'y retournerai pas" Je trouvais un fossé abyssal entre ce qu'on racontait au catéchisme et ce que je constatais autour de moi.
      Mais... je distinguerais à présent les églises et le clergé. Je distinguerais aussi les croyants et la bonté. Bref, le contenant et le contenu. L'instituant et l'institué. Les affirmations et la réalité. Les Tartuffe et la sincérité.
      J'aime l'énergie qui se dégage de certains lieux où les gens vont prier. J'aime l'art que les commanditaires ont su commander. J'aime les yeux bienveillants de ceux qui savent accueillir sans préjugé. J'aime allumer tout plein de lampions. Et je suis pleine de tolérance envers mes contradictions : j'aime me croire très rationnelle et laisser aussi une part à l'irrationnel dans ma vie. Oui, laisser une porte ouverte à l'intuition, aux impulsions, à l'inexplicable qui ne sera jamais expliqué, à l'immensément grand tellement immense qu'il ne sera jamais cerné .
      Cela dit, anticlérical fanatique gros mangeur d'ecclesiastiques, je te souhaite une belle et douce soirée !

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