vendredi 11 octobre 2019

Regarder : les enfances d'Helen

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Helen Levitt / New York / années 1970-80 / présenté aux Rencontres d'Arles 2019






A partir des années 1960, Helen Levitt passe à la couleur et ses photographies, souvent attachées à l'enfance, prennent une autre tournure, n'ont plus besoin de raconter une époque, de camper des personnages. Aucun cadrage, aucune mise en scène, aucune composition apparente ni anecdote particulière, elle semble capter ce qui est, dans l'instant : les vibrations de la vie saisie sur le vif.
Des photographies d'où émergent des cris, des chuchotements, des éraflures, des souffles coupés, des robes déchirées, des secrets retenus qui ne peuvent s'avouer.
A nous, spectateurs, d'inventer, d’échafauder des bribes de narration, de solliciter notre mémoire, car c'est de notre enfance, et de notre enfance seulement, qu'arriveront les plus belles histoires.

12 commentaires:

  1. Ce n’est pas seulement de notre enfance qu’arrivent les plus belles histoires, mais c’est en ayant gardé notre esprit d’enfant qu’elles auront continué de s’écrire tout au long de notre vie.

    J’aime les couleurs nostalgiques et la tendresse de vie de ces photos
    :-)

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    1. Si je comprends bien, il s'agirait de séparer l'enfance (moment passé de notre vie) et l'enfance (part de nous-même débutante, vive, spontanée,toujours vivante) ? J'ai un peu de peine, je l'avoue, car l'enfance est pour moi un flot continu, qui va du plus lointain passé et a continué de vivre toujours en moi. J'ai toujours six ans dans ma tête, je crois, et je m'efforce de cultiver la part de curiosité et d'étonnement chaque jour. Mais pour puiser dans cette enfance toujours présente, je me réfère constamment à l'enfant que j'étais. C'est un point d'ancrage.
      (euh...je ne suis pas sûre d'être très claire dans ce que j'explique, mais c'est clair pour moi, c'est déjà ça!) Belle après-midi :-)

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  2. Coucou. Effectivement, les cadrages sont osés... voire un peu trop parfois. J'ai l'impression de regarder des images qui sont un peu déstructurées, notamment la 3ème. Un parti pris de la photographe qui s'attachait plus à saisir un instant qu'à construire sa photo.Qu'importe, l'essentiel, ce sont ces jeux d'enfants, ces regards entre eux, cette vie qui s'échappe de la rue. Et c'est vivant, un brin nostalgique peut-être. Bises alpines.

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    1. La photographie est un art, et comme tous les arts, elles peut être plus ou moins académique ou plus ou moins explorative. Ce sont différentes manières qui s'attachent à décrire le réel. En peinture, on dirait qu'il y a des artistes plutôt "Poussin" ou plutôt "Cézanne" (ou Picasso, ou Soulages, ou...). En littérature, plutôt "Balzac" ou plutôt "nouveau roman". L'essentiel, il me semble, est que l'art nous touche et parle à notre sensibilité et nous ouvre à des mondes que nous n'avions pas encore explorés. Ou éveille des parties de nous assoupies.
      Ici, tu as raison, la vie s'échappe de la rue. Belle fin de journée.

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  3. Si nous voulons que la photo se fasse communication,
    elle doit nous amener à voir au-delà de la photo.
    et c'est ce à quoi nous amène Helen Levitt

    Dans un autre genre, mais avec un même esprit,
    j'aime particulièrement les photos d'Espiguette

    http://parler-en-silence.eklablog.com/coup-de-coeur-a161693066

    http://espiguettesuite.canalblog.com/

    :-)

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    1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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    2. Oui. Enfin, trois fois "oui" :
      1/Pour continuer ce que j'ai écrit plus haut, l'art est censé nous apporter un supplément (en matière d'esthétique, de perception du réel, d'émotion).
      2/Pour la beauté des photographies d'Espiguette. Une véritable recherche en marche.
      3/Pour le fait que chacun amène son avis ici. Sans cela, le monde ne serait-il pas désespérément plat ?

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  4. Certains de ces clichés m'évoquent mon enfance. Aurait il le droit en 2019 de faire des photos d'enfants visage découvert ? Toujours pas vu où et comment faire pour m'abonner à ta NL

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    1. Pour te répondre, je te dirais que je ne sais pas :
      Je ne sais pas si Helen Levitt aurait aujourd'hui le droit (la question des droits de l'image est devenue de plus en plus pointue de nos jours, et en ce qui concerne ces photos, heureusement que l'artiste n'a pas eu à faire autre chose que d'appuyer sur son déclencheur, nous n'aurions pas droit à cette merveilleuse fraîcheur).
      Je ne sais pas comment t'abonner à ma NL. Car je ne suis personnellement abonnée à rien. Je me contente d'aller de blog en blog quand l'envie m'en prend. :-) Belle aprèm!

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  5. La spontanéité et le naturel de ces photos me touchent, j'aime beaucoup. Et je ne connaissais pas Helen Levitt. Merci Dad pour ce billet qui me fait la découvrir.
    Un très beau week-end à toi.

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  6. Spontanéité et naturel, oui, la vie saisie en une fraction de seconde, et qui suscite l'émergence de souvenirs et de sensations dans le spectateur. Belle fin de journée, chère Françoise.

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