mercredi 9 décembre 2020

Vivre : faillibles

 
 
 Chapiteau / Palais ducal / Venise 
 
 
A trop nous juger, à trop nous vouloir parfaits, nous oublions qu'il est inévitable de se tromper.  
 Nous devrions nous donner plus que le droit à l'erreur : nous offrir l'erreur comme un cadeau.
Être autorisés à nous fourvoyer est une nécessité, si nous voulons retenter et, peut-être, réussir.
Sans ce nécessaire cadeau, nous risquons fort de nous découvrir enlisés, blessés, désorientés.
 

2 commentaires:

  1. Ce billet pose plusieurs questions. Il est compliqué de répondre à toutes néanmoins, donc je vais me concentrer sur le succès à tout prix immédiatement et tout de suite qui ne permet pas l’échec. L’échec n’est même plus envisageable. Le fait de se tromper, fait partie de cet ensemble que l'on nomme aujourd'hui l'échec : « il s’est trompé, il nous a fait perdre de l’argent, du temps, des contrats… » la concurrence est de plus en plus rude et cette violence professionnelle déteint sur la vie privée et souvent l'avale même. Pourtant, l’enfant apprend à marcher en tombant, pleurant et se relevant. L’erreur, fait intégralement partie de la vie, et par conséquent de notre vie aussi. Je ne sais pas si c’est un cadeau par contre, mais je sais qu'avancer et que tout succès, est d’une manière ou une autre, liée à l'erreur, à un tâtonnement, à des essais. Il n’y a pas de ligne droite, mais toujours des allers et retours, des contours pour arriver à avancer, à comprendre, à intégrer.

    Si nous nous laissons avaler par cette course effrénée au succès immédiat, nous courrons de toute manière à un échec, échec auquel nous ne serions pas préparés, car impensable dans cette logique du succès robotisé.

    Gaspard

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    1. J'apprécie bcp cette clef de lecture. La question de la réussite sociale, rapide (évidemment) et imposée (relayée par les réseaux en tous genres avec leurs regards acérés).
      Se tromper est normal, si l'on veut se donner les moyens d'apprendre, si l'on veut être autre chose qu'adapté.
      Il faut en effet passer par une série d'essais-erreurs si l'on veut s'approprier une connaissance, quelle qu'elle soit (domaine du savoir, savoir-faire et savoir-être, ou encore connaissance d'un autre humain)
      Moi, je distinguerais "erreur" et "échec". Une erreur appartient à un parcours, dont on ne connaît pas forcément l'issue, tandis qu'un échec, c'est un jugement porté sur qqch qu'on considère achevé. L'échec comporte qqch de définitif et de figé.
      En réalité, ce billet m'a été inspiré par une personne très très perfectionniste, qui ne se donne pas droit à l'erreur. En l'observant, je me suis demandé tout ce dont elle se privait en voulant absolument tout faire toujours tout juste. Je me suis dit que si elle s'autorisait à se tromper, elle se ferait un beau cadeau à elle-même. S'autoriser l'erreur, c'est se reconnaître faillible, humain, et aussi se considérer suffisamment souple pour pouvoir s'améliorer et étendre le champ de ses possibles.
      Merci infiniment, Gaspard, pour ce commentaire éclairant.

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