Autoportrait à la bougie / Godfried Schalken / Leamington spa art gallery and museum / Leamington spa
Cela apparaît comme une évidence : quand la clarté ne provient pas du dehors, c'est du dedans que nous devons nous illuminer. Nous voici,
primitifs et appliqués, à frotter, farouchement pour obtenir des scintilles et subjugués quand il arrive que miraculeusement s'allument les brindilles.
Étant plutôt d'humeur joyeuse, en voyant le portrait de Gottfried Schalken, je me disais que cet homme avait quand même brûlé les chandelles par les deux bouts !
RépondreSupprimerEt puis lisant ton texte, je pensais à toutes ces générations qui ont vécu des saisons d'obscurité avant que n'advienne « la fée électricité ». Aujourd'hui les pleins feux sont partout, comme le clamait le poème Aragon, qui s'enthousiasmait :
"(...) Au diable la beauté lunaire
Et les ténèbres millénaires
Plein feu dans les Champs-Elysées
Voici le nouveau carnaval
Où l'électricité ravale
Les édifices embrasés
Plein feu sur l'homme et sur la femme
Sur le Louvre et sur Notre-Dame
Du Sacré-Coeur au Panthéon
Plein feu de la Concorde aux Ternes
Plein feu sur l'univers moderne
Plein feu sur notre âme au néon (...)"
Nous sommes tellement habitués d'être envahis par la clarté du dehors, de jour comme de nuit, on pourrait en oublier la petite lueur intérieure, cette petite flamme qui nous illumine, comme ce beau visage étonne et réjouit le cœur.
Peut-être que ce soir des brindilles allumeront le plein feu de tes yeux.
Le poète Aragon plutôt que le poème Aragon…
SupprimerEh bien moi, ce qui m'a frappée en légendant cette photo, prise lors d'une expo à Lausanne, c'est lieu qui abrite l'oeuvre : Leamington spa. N'est-ce pas étonnant, ce nom ? Je ne connaissais pas cette ville entre Londres et Birmingham.
SupprimerMerci pour le poème d'Aragon. Visionnaire. "nos âmes au néon". Ce que tu dis est vrai : à force d'attendre toute la lumière du dehors, on a peut-être désappris à nous illuminer de l'intérieur. De plus, la pollution lumineuse est telle que certains n'ont même plus la chance de voir les étoiles (quelle tristesse! Enfin, ils peuvent tout de même voir passer les avions...)
Quant aux lumières, ce soir, elles sont nombreuses ici. Pour décorer de façon festive la maison : des lanternes dans tous les coins... moins visionnaire qu'Aragon, je m'illumine à la bougie. Pas d'électricité dans l'air, mais flamme sans cesse renouvelée.
Toute belle soirée à toi, Alain.
À propos des pollutions lumineuses, il y a quelques années nous séjournions en chambre d'hôtes dans une de ces zones délimitées afin d'être préservé de ces types de pollution.
SupprimerC'était l'été, ciel dégagé, il faisait chaud, la nuit était sans lune. Nous sommes restés dehors jusqu'à pas d'heure à contempler le ciel. Il y avait des années que je n'avais pas vu autant d'étoiles.
Pour retourner à la chambre, nous n'avions pas de lampe de poche ! Et c'était vraiment la nuit noire ! Et là on se dit que la petite loupiote du téléphone portable… ça peut servir… !
La pollution lumineuse : une vraie calamité. Penser que des gens n'aient plus accès au monde des étoiles me chagrine. N'est-il pas bon que la nuit existe, avec ses mystères, ses palpitations, ses ombres ? (et naturellement un smartphone de secours pour le cas où l'on se retrouverait sur le bord de la route avec un pneu crevé!) Belle soirée, Alain.
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