Ces derniers jours, notre balade matinale - toujours la même - s'est teintée de silence bleuté et d'élans fougueux. Le chien s'est montré aussi déluré que j'étais apaisée (la neige a le don de l'exciter tandis qu'elle m'entraine dans un univers béni où je me sens totalement immunisée contre toutes sortes de tracas). Là-haut, les chevaux s'ébrouaient et leurs hennissements m'ont ramenée à l'importance des sons de l'hiver : le ronronnement de la déblayeuse quand elle vous tire du sommeil, la mélopée de la pompe à chaleur s'animant au petit matin, les grognements du chien impatient, les cafetières à l'unisson, et puis les cris rauques des corneilles, les glapissements, les craquements surprenants dans la forêt, la complainte des vénérables bosquets, tous ces chants aussi réconfortants qu'un bon pullover en mohair.
Mais voici que, dans cette harmonie, a surgi une dissonance. Hier, un vieux problème est revenu toquer à ma porte. C'est un casse-tête dont je pensais m'être définitivement débarrassée (il y a des problèmes tellement connus, tellement usés qu'on voudrait pouvoir les jeter comme des chaussettes trouées). Mais l'importun s'est montré insistant et me voici contrainte à le traiter. Hier encore au coucher, je m'étais dit qu'avec un peu de chance la nuit me porterait conseil (ou un signe, qui sait, un rêve, une suggestion, une tactique apte à me tirer d'affaire ?)
Or, ce matin, je me suis retrouvée dans cette étendue bleu givré, cet espace placide invitant à se laisser couler dans l'hiver. Faisant face au paysage impassible et épuré, j'ai réalisé qu'il n'y avait aucune place ici pour un problème. La contrariété n'était plus de saison. Et, d'un seul coup, évidente, la solution s'est présentée.
Magnifiques photos vraiment amenant, même à distance, au calme et à l'apaisement. Une invitation à la méditation avec, en prime, la solution aux problèmes tournant en boucle. La journée n'en sera que plus belle.
RépondreSupprimerP a l'air si heureux! Un vrai régal!
Bonne journée cocooning.
PS: la même douceur régnait hier soir sur nos rives ligériennes.
Oui, rumination n'est pas raison.
SupprimerLigérien... je l'avoue, j'étais perplexe à propos du terme. Mais il est vrai qu'au temps des Romains la Loire était un fleuve masculin. Je ne connais pas du tout cette belle région française qui suit le cours du "Liger". Mais l'autre jour, j'ai entendu parler des expositions d'art contemporain qui se tiennent à Chaumont (plus les deux abbayes que vous avez citées) et ça m'a vraiment fait envie. Je suis certaine qu'il y a le long de ce fleuve des merveilles inimaginables à découvrir. Une raison supplémentaire pour espérer que la situation affligeante que nous sommes en train de vivre trouve le moyen de s'apaiser. Très douce soirée à vous!
Bonjour,
RépondreSupprimerune plongée dans le présent profond du matin frais, et la lumière surgit...
La neige est une denrée très rare ici et, le Toulousain étant peu aguerri à sa pratique et non équipé, on voit certains embouteillages et tôles froissées sur les routes.
Même si par les journées claires nous apercevons la chaîne des Pyrénées - désormais enneigées aussi, une bonne centaine de kilomètres est nécessaire pour chausser raquettes et skis).
Nous sommes en constante interaction avec notre environnement. Notre mental, nos états d'âme sont en lien avec les paysages, les conditions météorologiques, ils en sont imprégnés. La qualité de l'air, les couleurs, les souffles des vents nous influencent énormément (et parfois nous avons tendance à l'oublier). La neige, par ex., à un réel impact sur l'humeur (comme bien sûr le ciel bleu, la haute pression au Sud).
SupprimerEn écrivant ceci, j'ai aussi une pensée pour les migrants, dont la vie doit être chamboulée, en plus de tout le reste, par des conditions tellement différentes de celles où ils sont nés. Changer de paysage : un tel bouleversement...
Belle et bonne soirée, Jean-Claude.