Nous tardons à nous lever. Nous aimerions nous éterniser. Nos regards se perdent au loin pendant que nous nous forçons, pris par nos obligations. Nous nous fions aux prédictions qui nous dessinent un temps pluvieux en fin de journée, prenant les petits traits obliques pour argent comptant. Nous mettons un pas devant l'autre. Nous ignorons nos frémissements.
Nous oublions que la neige s'annonce toujours. Qu'elle s'adresse à notre flair, à nos savoirs ancestraux. Le corps a ses raisons, que la raison, toujours un brin arrogante, ne connait hélas pas, raisons que le cœur tente de connaître, s'approche et discerne, parfois. Dira-t-on jamais suffisamment la sagesse du corps, qui montre, qui sait, qu'il faudrait suivre et qu'on ne suit jamais assez ?
(naturellement, il neige en fin de matinée - une déferlante espiègle et glacée - les routes sont bloquées, les voiries décontenancées. Tous nos sens le pressentaient, sauf nos connaissances dominantes et blasées).
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