Image tirée du film "Tous les garçons s'appellent Patrick" / Expo Godard Picasso Collages / 2017 / Abbaye de Montmajour
La fille était jeune, pas plus de trente ans. Elle agitait les bras et son corps semblait partir dans tous les sens sous le coup d'une inépuisable énergie. Elle parlait franc, elle parlait vrai, elle parlait souriant. Même quand elle pleurait, on aurait dit que ce n'était pas pour de vrai. Elle avait la pêche et elle la donnait. Sapée à la limite du bohémien et du décontracté, elle suivait sa voie sans se laisser démonter. Indifférente aux codes, elle faisait la nique au gris, au mesquin, au normé. Elle aimait la vie et la vie lui avait fourni une pile bien rechargée. Il y a des gens comme ça, à part, un peu décalés, un peu sur le fil, que certains regarderaient de travers, trouveraient un peu givrés, et pourtant ces gens-là, heureusement qu'ils existent, avec leur bienheureuse, leur fabuleuse particularité.
Oui. La singularité de ces personnes, croquant la vie à pleines dents, est leur charme et leur façon d'être au monde. Elles ne s'autocensurent pas et ne rentrent pas dans des moules de bienséance normalisée.
RépondreSupprimerJean Cocteau ne disait-il pas: "ce qu'on te reproche, cultive le c'est toi".
Douce soirée.
PS: je ne connaissais pas ce film de J L Godard
J'adore la citation de Cocteau : c'est souvent l'authenticité qui dérange. Quand nous nous conformons, nous ne courons pas le risque de déranger, sauf que nous sommes rarement nous-mêmes. Oui, les gens qui osent l'authenticité font du bien. Heureusement qu'on en rencontre parfois, car ils ne courent pas les rues.
SupprimerMoi, non plus, je ne connaissais pas ce film de JLG (il date de 1960 env.) . Il y avait une vidéo à Montmajour qui en montrait des extraits parce que la fille blonde (Charlotte, sauf erreur) a une reproduction de Picasso dans sa chambre. Patrick (JC Brialy) est un fieffé coquin qui séduit deux amies en même temps... un JLG atypique. Lumineuse soirée.