mercredi 1 mars 2017

Vivre : ce presque rien qui est là



Gleaming Lights of the Souls / Yayoi Kusama / Louisiana Museum


Peut-on avoir une chanson préférée ? Les chansons ne sont-elles pas comme les amours, les plus belles étant celles du moment présent ?

Ce matin, en entonnant la chanson de Barbara, en prononçant « ça vous émerveille au creux des reins », j’ai compris qu'une étape s'était achevée, j’ai compris que ce n’était pas un hasard si hier soir je m’étais soudain saisie de Prismalos et de pastels pour dessiner.

Enfin.

Soudain, l’évidence de tout ce que j’avais dû affronter durant ces quatre dernières années m’a sauté aux yeux : j’avais tellement dégluti, ravalé que j’en avais perdu le goût de peindre. L’année dernière, tandis que je mettais en place ma vie sur mesure,  je m'étais dit que je me donnerais du temps pour créer. J’avais rassemblé les crayons et les pinceaux. Les blocs attendaient patiemment. Et pour les tubes, je m’étais même constitué une cagnotte. Mais rien ne venait. 

Quelque chose de coupé, d’éteint entre les couleurs et moi. Comme un langage perdu.


Et là, enfin, au volant, en laissant venir la chanson du jour (j’ai ma petite théorie sur la thérapie des chansons, qui viennent vous parler des mouvements de votre cœur bien mieux que vous ne sauriez le faire et vous aident à rembobiner le fil) j’ai entonné « et sans prévenir ça arrive, ça vient de loin… » tout en visualisant les longues bandes noires, bleues et jaunes qui accompagneraient ma vie désormais.


2 commentaires:

  1. Oh comme ton billet entre en parfaite résonance avec le mien ce matin, Dad.
    C'en est épantelant !
    J'ai hâte de voir la nouvelle Dad, celle qui peint.
    Bises éblouies
    ¸¸.•*¨*• ☆

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  2. Et bien, à croire que ce mois de mars est plein de promesses hautes en couleurs. J'espère que les pinceaux vont vite virevolter sur les blocs et que la vie sera remplie de tableaux colorés. Bises.

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