dimanche 5 mars 2017

Regarder / Lire : les couleurs silencieuses d'Odilon


Affiche de l'exposition

Dans les salles à demi-obscures, le charme de ces paysages…
Quelques esquisses d’arbres.
Et puis ces petits tableaux aux couleurs incroyables,
défis à toute tentative de reproduction,
bleus turquoise, verts tendres, jaunes assoupis.
De l’art apparemment sage, figuratif, sobre,
Et pourtant déjà l’impression que le rêve,
le merveilleux sont tout près d’émerger.

Un régal pour les yeux.


Sur les murs,  des extraits du journal tenu par le peintre :

« Dans la région dont je vous parle, située entre les vignes du Médoc et la mer, on y est seul. L’océan, qui couvrait autrefois ces espaces déserts, a laissé dans l’aridité de leurs sables un souffle d’abandon, d’abstraction. »

« Mon père me disait souvent : vois ces nuages, y discernes-tu des formes changeantes ? Et il me montrait alors dans ces formes muables, des apparitions d’êtres bizarres, chimériques et merveilleux. »

« …un vieux pan de mur, un vieil arbre, un certain horizon, peuvent être la nourriture et l’élément vital d’un artiste, là, où il a raciné. »

« J’aime la nature dans ses formes : je l’aime dans le plus petit brin d’herbe, l’humble fleur, l’arbre, les terrains et les roches, jusqu’aux majestueuses cimes des monts.

Odilon Redon, A soi même. Journal [1867-1915] Notes sur la vie. L’art et les artistes, première édition en 1922
Rééd. José Corti, 1967. Texte également disponible sur Wikisource. 

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