Aujourd’hui,
je me suis enfuie, sous le coup de la frustration et de ses vagues impossibles
à endiguer. Des souvenirs trop violents, des douleurs d’enfance, quand les
sanglots me jetaient sous mon lit d’où je ne sortais que bien plus tard,
couverte de minons. J’ai quitté cette maison qui me rappelait tout à coup trop
de maltraitances, je suis partie avant terme, comme une voleuse. J’ai fui le
passé, j’ai séché une heure d’obligation filiale. Je me répétais c'est ta mère, c'est ta mère, fais ton devoir. Mais face à cette femme hagarde qui s’accrochait à moi, je ne pouvais rien, vraiment plus
rien, et je me suis retrouvée misérable, incapable de rester fermement dans le
présent.
Décidée
à prendre l’air, je me suis retrouvée à marcher dans Genève la superbe. J’y ai
découvert des femmes qui passaient leur après-midi à rire dans des cabines
d’essayage. Et des gens qui s’offraient des gâteaux chics dans des salons
feutrés, et j’ai vu des sacs aux logos dorés et des clients acharnés à conclure
toutes sortes d’affaires. J’ai basculé dans un autre monde, comme une Persane
débarquant de la lune.
Aujourd’hui,
je ne me suis sentie à ma place nulle part. Jusqu’au moment où suis revenue ici
m’asseoir en tailleur face au lac, face au silence.
C'est un texte magnifique et très fort, qui me touche beaucoup. Cette impression d'être une "persane" débarquée de nulle part, je la vis souvent.
RépondreSupprimerEt la contemplation en silence m'aide à retrouver ma place dans l'univers.
Tes confidences m'émeuvent. Prends soin de toi, belle d'âme.
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Oula... Et les larmes arrivent. Alors je te rejoins dans le silence. Je n'ai pas de mots, je m'assieds avec toi et c'est tout. Mais je pense que c'est déjà beaucoup. Bises ma Dad.
RépondreSupprimerOh il y a des moments où, même en faisant tout mon possible, je ne me sens pas à la hauteur de ma vie. Je me reproche de ne pas être assez, de ne pas faire assez, de ne pas savoir assez. Quand la vie nous met à l'épreuve, c'est difficile - peut-être est-ce le plus difficile - de se dire qu'on fait ce qu'on peut et de se donner la quittance "c'est ok comme ça". Le seul antidote : pouvoir rester en silence avec soi-même. Et attendre que ça passe... Savoir être indulgent avec soi-même, c'est une capacité très très importante...
RépondreSupprimerEt arrêter de se reprocher des choses... ;-)
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆