Arles / entrée cloître St-Trophime
C’est
une habitude désormais, c’est toujours en voyage.
Je
lorgne à travers la vitrine, j’entre et je demande s’il y aurait une
possibilité.
Il
s’agit seulement de couper deux centimètres , ma tignasse se débrouille pour
le reste.
Là,
c’était une enseigne un peu kitsch, rose et mauve, sur une avenue à grand trafic.
En
cette fin d’après-midi, mes pieds et mes pupilles déclaraient forfait
et
celui annoncé sur la devanture paraissait très attractif.
Une
femme tout sourire m’a priée de m’asseoir : elle en avait pour une
minute.
Faites, faites, j’ai dit en me lovant
dans un fauteuil en skaï.
Assise
devant un miroir, une jeune fille pâle recevait un soin. Tête penchée, docile,
elle
gardait obstinément les yeux baissés sans émettre le moindre son.
Une
solide blonde d’âge moyen avait rangé son chariot de courses à l’entrée
et
se redressait avec panache à mesure que tombaient ses lourdes mèches oxygénées.
Elle
était venue avec sa copine Malika, à qui on faisait une coloration.
La
première était aussi enrobée et paisible que l’autre était menue et agitée.
On
entendait dans le salon : non,
Malika, encore vingt cinq minutes. Non, Malika, c’est pas encore l’heure.
Malika
se levait, sortait du salon, revenait, demandait quand ce serait terminé.
Pour
finir, on a entendu une sonnerie et l’apprentie a dit : c’est Malika : elle a avancé la
minuterie.
On
se sentait bien dans ce salon sans chichis.
Cheveux
balayés vite fait. Radio locale en fond sonore. Conversations sans intrusion.
Ça
sentait la ménagère qui prend un moment pour elle
(et
Malika apparemment avait un peu de peine).
Ça
sentait la femme qui jongle, qui donne, qui s’active.
Mais
aucun stress dans l’air,
juste
la certitude que de toute façon ce qui devait être fait allait se faire.
Et
que tout était bien.
Je ne sais pas si je pourrais faire ça, entrer dans un salon de coiffure inconnu.
RépondreSupprimerJ'ai trop galéré avec des coiffeurs qui m'avaient massacré la coupe.
Mais j'aime bien l'ambiance que tu décris...
¸¸.•*¨*• ☆
ça fait un an maintenant, qu'à force de galères ici, j'entre chez des coiffeurs au hasard des voyages. Une fois, j'avais intitulé mon post * risquer sa tête". C'est vrai qu'il y a un peu de ça, ça peut être le massacre, mais c'est toujours intéressant. Il n'y a pas deux salons pareils (le quartier, la clientèle). Belle journée, Célestine! D.
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