Portrait de Jacob Ziegler / Wolf Huber / KHM / Vienne
Ils
arrivent au printemps et repartent aux premiers froids
(à
rebours des canards qui barbotent au bord du lac)
Ils
sont réglés comme des métronomes :
A
huit heures ils ouvrent leurs volets
A
vingt heures, ils les referment.
Leur
semaine est rythmée par des activités immuables :
Mardi :
les courses et dimanche : leur promenade
(pas
martial, une deux une deux, on les entend passer de loin).
Entre
deux, armés et harnachés, ils tondent.
Ils
tondent leur herbe à cinq centimètres, pas un de plus pas un de moins.
Ils
tondent le soir, ils tondent le matin.
Ils
tondent et s’acharnent obstinément sur leur terrain.
Ils
ne laissent aucune chance à une quelconque déviante fleurette,
A
la moindre fantaisiste prairie.
Vieillir,
oui, vieillir, un chemin que nous devons tous emprunter.
Jour
après jour, chacun à notre manière,
Nous
devons apprendre à perdre et à nous délester.
Certains
cheminent ainsi, dans l’affrontement,
En
coupant court à toute percée de la nature,
comme
si celle-ci risquait de leur être hostile,
Une
ennemie à juguler, à domestiquer.
Couper,
raser tout ce qui dépasse,
Comme
pour défier le temps qui menace.
Pour
garder l’illusion de la maîtrise
Une
maîtrise sur ce qui naît, vit et s’en va.
Vieillir, ce serait donc être prisonnier de ses habitudes ? ;-)
RépondreSupprimerJe connais de jeunes vieux, alors...
Et des vieux à l'esprit très jeune !
¸¸.•*¨*• ☆
J'épingle dans mes "let it be" des comportements qui prêtent à rire, à sourire, ou à réfléchir. Ce couple de voisins âgés semble en effet engoncé dans ses habitudes, comme pour se rassurer. Il semble avoir en horreur la moindre déviance, la moindre fantaisie ou la moindre surprise. Quand ils s'en sont pris à quelques feuillages de mon innocent rosier, parce qu'ils dépassaient sur leur terrain, ils m'ont inspiré ce billet. Quant aux jeunes vieux et aux vieux jeunes, selon qu'ils sont souples, ouverts, curieux ou pas, nous en connaissons tous, d'accord avec toi.
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