mercredi 22 mai 2019

Voir : palme ou pas



Antonio Banderas

Dans "Dolor y Gloria", Pedro Almodovar raconte le passage à vide d'un sexagénaire, une descente dans les tourments de l'âme et de la maladie, accompagnée d'héroïne et d'alcool et de réminiscences.
Dans "Dolor y Gloria", il brosse le portrait de trois hommes magnifiques (et magnifiquement interprétés) et c'est heureux qu'enfin, lui qui a si bien su parler des femmes, se penche sur l'inestimable beauté des hommes. Dans "Dolor y Gloria", il y a des larmes dans les yeux de Banderas, qu'on voudrait essuyer, et des tonalités d'enfant perdu dans sa voix, quand il évoque les brisures du passé. Dans "Dolor y Gloria", Asier Etxeandia se lance dans une danse magistrale avant d'entamer un monologue poignant sur les limites de l'amour. Dans "Dolor y Gloria", le cinéma sent la pisse et le jasmin et une fièvre fulgurante terrasse les premiers émois d'un gamin.
Peut-être pas le plus magistral, peut-être pas le plus émouvant, peut-être pas le plus distinguable, mais un film à voir, qu'il me faut revoir absolument. Puisque - avant-dernière réplique - peu importe tout ce qu'on ne saura jamais, peu importent les chemins et leurs mystères, l'essentiel est que les messages parviennent à leur destinataire.

4 commentaires:

  1. J'ai lu ton billet, je viens d'aller visionner la bande annonce, j'irai voir ce film, c'est certain.
    Je me souviens de "Talons aiguille" qui m'avait tant émue, et sa musique si belle.
    Merci d'avoir parlé de ce film, Dad. Je pense qu'il devrait bientôt passer vers chez moi.
    Bon après-midi à toi.

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  2. "Talons aiguilles" et "Tout sur ma mère" sont de loin mes Almodovar préférés. Il y a trente ans, j'aimais beaucoup son cinéma, mais ces premiers films m'apparaissent comme hystériques à présent. Je l'aime mieux quand il sonde les profondeurs de nos désirs et de nos regrets, nos fissures et nos aspirations vers quelque chose de plus grand. Belle aprèm, Françoise.

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  3. Coucou Dad. Je ne l'ai pas encore vu mais avais déjà noté dans ma tête que je voulais le visionner. J'en ai entendu parler dans quelques rubriques liées au festival de Cannes. On en dit beaucoup de bien, tout comme toi. Bises alpines du soir.

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  4. Tu nous diras ce que tu en auras pensé? Mais... attention les yeux, toi qui traverses une période noir et blanc : avec Almodovar, les couleurs sont flashy : jaune canari, rouge sang, vert pomme et bleu cobalt (il paraît que le film a été tourné dans l'appartement même du cinéaste). Les sentiments, eux, sont tout en nuances, même les passions sont apaisées. Belle soirée, Dédé!

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