dimanche 4 avril 2021

Vivre : seconde dose

 
Arlequin / Edgar Degas / collection Bemberg / Toulouse
 
Qu'on le veuille ou pas, Covid ou pas, il y a  à Pâques quelque chose de fou, de doux, de déluré, de relâché.
Qu'on puisse partir ou pas (cette année : évidemment pas, cette année : des œufs au fond du jardin, des feux devant les sapins), il y a une ambiance spéciale, ces chocolats, ces lapins, ces tapis jolis, ces jonquilles, tout ce qui brille, ce qui étincelle, cette nature qui se renouvelle, ces champs qui versent dans le vert, ces versants qui pomment, qui émeraudent, qui prairient, cette étincelance surgie de nulle part, ces scintillances inouïes, ces floraisons délirantes, le soleil qui fait ami ami avec le vent du Nord qui mord, la froidure qui joue avec nos nerfs, ce côté effronté de la lumière, ces tiraillements dans les parcelles, entre agneaux tout mignons qui se refusent au destin de gigot et ces chevaux qui galoperaient bien hors de leurs enclos, ces concerts a cappella, ces branchages qui ne se tiennent plus de joie.
Oui, qu'on le veuille ou pas, agités par la bise, aveuglés par les rayons, pressentant une libération, on se sent bêtement heureux, on chante, on danse, on profite du présent en y mordant à pleines dents.

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