jeudi 5 août 2021

Vivre : avant les belles images

 
 Esplanade devant le musée du Petit-Palais, Avignon
 
Bien sûr, vivre au présent. Bien sûr, respirer, prêter attention, respirer pour se sentir vivant.
Mais... se projeter un peu, se projeter quand même, un instant, dans la possibilité d'un monde
moins délirant.

6 commentaires:

  1. Est-ce qu’il y a vraiment un antagonisme entre : être présent, ici et maintenant – et – la projection de soi ? Autrement dit, est-ce que le fait de vouloir être présent, c’est-à-dire conscient de soi maintenant, de sa place, de ses émotions, de sa respiration, ne serait pas compatible avec une projection hors du ici et maintenant ? Etre présent, sous-entend, être conscient d’une situation de bonheur ou tout au moins de bien-être : être conscient du soleil qui caresse la peau, de la beauté d’un paysage ou du plaisir de partager des moments avec des personnes que l’on aime. Se projeter pourrait être l’envie – consciente – de faire durer cet instant. Donc de perpétuer une situation de bien-être, de ne pas la gâcher par des actions individuelles ou collectives délirantes. Il pourrait s’agir de vouloir perpétuer ces instants en maintenant les « ingrédients » qui la constituent. C’est peut-être cela la vrai conscience, le vrai être présent. Le « être présent, conscient » n’est pas un nombrilisme momentané, mais une ouverture vers l’environnement et l’avenir.

    Gaspard

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    1. Bonsoir, Gaspard, oui, vous avez raison : le fait d'identifier un moment précieux, et de le vivre en pleine présence permet de se réjouir, de le préserver pour vivre mieux la suite. Être présent à ces moments heureux ou apaisés stimule à faire durer ces moments. "ne pas gâcher le positif par des actions individuelles ou collectives délirantes". C'est bien exprimé. La prise de conscience du bien-être donne envie que le bien-être perdure et nous motive à tout faire dans ce sens.

      En même temps, j'ai écrit ce petit post parce que le mot "espérer" écrit sur l'affiche me ramenait à mes pensées, à mes désirs d'un monde plus sain et équilibré. Je voyais une tension entre le fait d'être dans le réel, complètement,tel qu'il se présente et cette attente que les choses s'arrangent (un peu). Une attente, un espoir illusoires, je le crains. Espérer et rester pleinement dans le réel me semblent souvent deux choses difficiles à concilier, dans la mesure où tout ne dépend pas de nous, de nos efforts, de nos souhaits, de nos ouvertures. Espérer, c'est différent, c'est attendre quelque chose sur quoi on n'a pas prise. Ou seulement une prise très partielle.
      Très belle soirée à vous.

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  2. Je serais assez d'accord avec Gaspard, une des leçons que j'ai essayé de retenir de la méditation de pleine conscience. Garder en soi le bien-être du moment présent et essayer de le retrouver le moment opportun.
    Et puis,comme l'a écrit Andrée Chedid: "j'ai ancré l'espérance aux racines de la vie". Un poème important pour moi.
    Toute belle soirée.

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    1. Je suis allée lire le très beau poème d'A.C. : concis, simple, sobre.
      En ce qui concerne la méditation en pleine conscience, pour moi, elle n'est pas toujours synonyme de bien-être : l'attention au présent peut mettre en contact avec des mouvements de tristesse, ou de colère, ou d'inconfort. En prendre conscience permet de faire un pas de côté et d'accepter ce qui est, et ce faisant de se sentir renforcé, mais pas forcément, pas toujours, de se sentir apaisé. Plus j'avance, et plus je me demande si l'on n'idéalise pas l'expérience de la méditation. Elle conduit il me semble à ce qui est, mais elle n'a pas pour objectif le bonheur ou la zénitude. J'y repense ces derniers temps particulièrement, car il me semble qu'on l'a dévoyée, manipulée pour en faire un "outil". Or, elle est simplement une voie d'accès au réel. Ici et maintenant. Ni plus, ni moins.
      Le sujet est passionnant. Je ne suis pas au bout de mes réflexions.
      Douce et belle soirée à vous.

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  3. Vivre au présent : une attention au corps et aux sensations de l'instant. Se sentir vivant comme tu dis. Mais le ressenti peut-être de toute nature. On peut être au présent à soi et en contact avec son passé tout comme vibrer de l'espérance, ou désespérer du temps qui vient.
    Ne pas vivre au présent : être absent à soi-même, quitter son corps en quelque sorte et partir ailleurs dans sa tête, ses pensées, spéculations, raisonnements et constructions chimériques comme Perrette et son pot au lait, et autres inventions dont le psychisme est si avide pour nous détourner du réel de l'instant.
    Quant à l'expérience de la méditation que tu évoques il y à tous les genres dans la méditation, comme il y a tous les genres dans la littérature…
    Et comme tu dis, le réel de l'instant, même si on se met en état de méditer, n'est certainement pas toujours « roses et violettes » comme disait ma mère.… !
    Il faudra bien « méditer sur ses sensations d'angoisses » pour progresser…

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    1. Merci pour ce commentaire, Alain. Ta phrase "On peut être au présent à soi et en contact avec son passé tout comme vibrer de l'espérance, ou désespérer du temps qui vient." me donne du grain à moudre. Car c'est autour de ces problématiques que je m'achoppe en ce moment. Méditer au présent, en étant conscient de ses vibrations concernant le passé et l'avenir...
      J'aime l'expression de ta mère : pas toujours "roses et violettes". C'est tellement ça. Tu sors de ta méditation et tu te dis : "j'ai pas bien réussi aujourd'hui" Or, ce n'est pas que tu aies mal travaillé, c'est que tu as médité sur des choses difficiles...
      Toute belle soirée.

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