jeudi 30 avril 2020

Vivre : des chiffres et des êtres


Who controls our destiny ? / The four Questions Serie /Judy Chicago / Bordeaux / MAC / 2016


On écoute attentivement cet économiste savant. Il parle de milliards - des centaines - à rembourser. Et de marchés à rassurer. Et de reprise à assurer. Il y a encore peu, on s'écharpait en éprouvants débats pour cent fois moins et voici ce problématique endettement d'autrefois réduit à trois fois rien. Voici qu'il faut à présent - et plus que jamais - se montrer bon élève, judicieux consommateur et docile citoyen. Avancer masqué, raison garder, ne pas s'affoler (s'efforcer d'ignorer ceux qui restent sur les bas-côtés ?) On croit rêver devant cette valse des dettes et des zéros, cet horizon de flou et de chaos. On éteint la radio. 

2 commentaires:

  1. Ah les dettes des états ! On a toujours tendance à les comparer au budget d'un « bon père de famille » comme on disait au temps où la femme comptait pour du beurre.
    Or ça n'a rien à voir, sauf à considérer que le bon père de famille trouve en permanence sous ses pieds autant d'argent qu'il a envie… (remarque, avec le crédit effréné à la consommation, on n'en est pas loin.)
    En France les problèmes de la dette ont commencé avec Louis XIV. Sous Napoléon elle était de 275 % du PIB. Dès lors on a vendu la Louisiane aux Américains. Et en plus pour une bouchée de pain…
    Aujourd'hui la dette française n'est jamais que de 115 % du PIB ! Pas grand-chose au final… comparé à le la dette mondiale avant le covid qui était de 250 000 milliards de dollars, soit 320 % du PIB mondial… en matière de fric qui manque Napoléon est largement battu ! Et on va finir par avoir l'air minable en France avec nos petits 115 %…
    Et en tout cas, malgré tout cela le monde n'a jamais cessé de s'enrichir et de s'enrichir encore. Même chez les pauvres dont le niveau de vie a largement augmenté sur la planète. évidemment il reste des situations d'énormes pauvretés. Le gros problème est que deviendra la solidarité internationale avec cette pandémie…
    mais comme à tout cela on n'y peut pas grand-chose à titre personnel : T'as raison d'éteindre la radio…
    parfois j'en suis à : est-ce que je l'allume encore ?

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    1. La tentation est grande, c'est vrai, de ne rien allumer et d'écouter Bach et Mozart. Ou le chant des oiseaux. Mais il est bon de temps en temps d'entendre ce que l'on tient pour sérieux ou acquis dans les médias. Les aberrations du système... le monde devient de plus en plus riche ? vraiment ? moins de 5% de la population mondiale possède l'essentiel des richesses et devient de plus en plus riche, oui. Selon Oxfam, 1% des plus riches possèdent plus de deux fois la richesse de 90% de la population (soit 6.9 milliards de personnes ). Quant aux pauvres... probablement qu'ils vivent mieux qu'au siècle dernier, mais on leur inculque de tels besoins (qui pourrait leur reprocher de vouloir eux aussi bénéficier des produits émanant du "progrès"?) on leur inculque de tels besoins que même si leur situation devait s'améliorer, ils seraient toujours plus en situation de manque. Maintenant, avec la crise du Covid, la hausse vertigineuse du chômage, la perte de toutes sortes de petits boulots, qui constituent la base de l'économie dans les pays dits "émergents", on verra ce que le sort leur réservera.
      Enfin, la solidarité... entre Nord et Sud, entre Européens, entre nantis et moins nantis au sein d'un même pays... il y aurait trop à dire... allez, prenons soin de nous et de notre entourage, soyons présents pour les causes qui nous sont chères, cultivons le goût du beau et... n'oublions jamais de prêter l'oreille aux merveilleuses musiques du monde... belle soirée!

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