samedi 4 avril 2020

Vivre : sur le plateau




Pas un chat, dirait-on... mais rien n'est moins sûr : l'un d'eux, bien gras, faisait causette ce matin avec un noble rapace haut perché. L'échange avait l'air de les captiver. Plus loin, un renard traversait l'immense champ en friche, dont la couleur, sous l'effet du vent, est devenue au fil des jours d'une pâleur désertique. Les chevreuils semblent avoir compris qu'un territoire est en passe d'être reconquis. Ils bondissent et frémissent à peine en manquant nous frôler. Au bout de l'enclos, un chamois s'attarde, semblerait vouloir nous saluer. Aucun humain à la ronde. Ils se sont tous terrés. Les taupes s'agitent, en profitent pour opérer une remontée.

2 commentaires:


  1. À chaque fois tu m'étonnes en évoquant la nature qui t'environne. Tu publies une photo (celle-ci est particulièrement évocatrice de peintres paysagistes doués) qui semble montrer du désertique, mais tu nous parles d'intensité de vie qui s'y déroule.
    Tu nous emmènes au cœur d'un documentaire animalier qui serait de qualité.
    C'est évocateur de ma jeunesse devant la télé. Une série qui s'appelait « la vie des animaux », accompagnée d'un commentaire par Claude Darget, célèbre journaliste de télévision dans les années 1950/1960, et qui faisait preuve d'un bel anthropomorphisme qui rendait passionnant cette série. En tout cas, je m'en souviens encore…
    si cela t'intéresse voici un petit reportage commenté par le fameux Claude (ce n'est pas un extrait de la vie des animaux…), mais ça te donnera une idée du style de ce journaliste commentateur de télévision.
    Quelle époque ! Impensable aujourd'hui…
    https://www.ina.fr/video/CPF09002511/moi-et-le-lion-video.html

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    1. Ah ces documentaires des années 1960 : "blancs rayés de noirs ou noirs rayés de blancs ?"(enfin, c'est moi qui modifie l'orthographe...) J'aime pour ma part regarder les documentaires animaliers sur Arte. Les images sont de toute beauté, même si le commentaire est nettement plus formaté. Un régal pour les yeux. J'admire infiniment les cinéastes qui effectuent ces prises de vue, ils doivent être des champions de la patience et de la ténacité.
      A deux pas d'ici (15 mn de montée à pied / 3 mn en voiture) règne une sorte de paradis oublié. De ces poches trop petites pour être connues, qu'on dirait en temps ordinaires sans grandes qualités (des chevaux, du gibier, des arbres volubiles, deux paysans taiseux). Tôt le matin ou en plein midi, c'est un lieu de silence profondément habité par des souffles puissants, des cris d'oiseaux, des bourdonnements. Bon, quand tu débarques à l'aube dans cette immensité, avec ton deuil et tes questionnements, tu es saisie à la gorge par une angoisse existentielle : il n'y a que toi face à toi-même et tu as avantage à savoir ce que tu vaux et où tu vas. Belle soirée.

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