lundi 20 avril 2020

Vivre : anticipation


Portrait de Mme Georges Brölemann /Hippolyte Flandrin / MBA / Lyon

Retour progressif à la "normale". Que retiendrai-je de cette période virale ?
Tout bien considéré, malgré le deuil, l'effarement, les heures souterraines,
malgré tout cela - et peut-être même à cause de tout cela -
n'en garderai-je pas de la nostalgie ? Le fort sentiment d'avoir été en vie.
Le manque en désir recyclé, de belles ressources exploitées, la mort amadouée.
Des chapelets de solitude bénie. Et, dans les nuages, les pas si furtifs de l'ennui.

5 commentaires:

  1. De chaque épreuve, ne dit-on pas qu'il faut toujours retenir le positif ? C'est ce que tu fais, Dad, et je m'en réjouis pour toi (sourire). Belle soirée à toi.

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    1. Garder les yeux ouverts, le cœur vivant, l'esprit curieux, les sens à l'affut. C'est le métier de vivre. En temps pandémique comme en temps ordinaire, non ? Beau mardi à toi.

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  2. Tu fais preuve d'un bel optimisme, comme si cette « période virale » arrivait à sa fin. Pour ma part, j'ai l'impression qu'elle ne fait que s'installer pour perdurer.… La nouveauté va être d'apprendre à vivre chaque jour comme Damoclès pour un temps indéterminable.
    Mon médecin, la quarantaine, généralement aux attitudes positives et espérant, me disait ce matin que la levée du confinement qui commencera mi-mai en France allait apporter encore bien plus de problèmes que le confinement lui-même. Il m'a donné quelques exemples médicaux concrets qui me font dire qu'on est loin de s'avancer vers la porte de sortie de l'auberge.

    Cela dit, je trouve ton texte vraiment très beau…
    l'intense désir de vivre et peut-être plus que jamais présent quand on s'appelle Damoclès

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    1. Berset, conseiller fédéral en charge de la santé, l'a exprimé ici de manière concise : "nous allons sortir du confinement aussi vite que possible et aussi lentement que nécessaire". Tout est dit.
      Ajoutons que l'auberge dont tu parles a plusieurs salles : la pandémie; l'économie; la vie sociale... sans parler de ce qui se tapit au fond de la cave (inégalités, révoltes, égoïsmes, accusations, contrôles variés...)
      Cela aura-t-il un impact sur les gens ? Bien sûr. Tandis qu'en Europe depuis deux générations nous avons été passablement épargnés, le reste du monde n'a pas eu autant de chance (Ebola, criquets, famines, guerres...). L'épée de Damoclès s'est simplement déplacée à présent et nous sommes en train de vivre des réalités qui nous semblaient fort éloignées avant. Avant, quand nous avancions avec tant d'assurance, voire d'arrogance, voire d'inconscience...
      (cela dit, hier soir, le journal d'Arte montrait des rues de Paris, remplies de gens sans masques et sans distances - lesquels allaient peut-être le soir applaudir à tout rompre les soignants ? - effarant quand on regarde les chiffres de la France et surtout de l'Ile de France...)

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