vendredi 28 août 2020

Vivre / Lire : retrouvailles


Captured On Paper_Eye / Sonja Gangl / Albertina / Vienne

 Je l'ai retrouvée par hasard, avec plaisir, presque avec soulagement, comme on retrouve un être cher perdu de vue depuis trop longtemps. Je ne sais par quel instinct l'autre jour je suis retournée sur son site. Pour y découvrir qu'elle venait de reprendre son monologue, soudainement interrompu, aisément récupéré. Depuis quatre ans, je pensais régulièrement à elle, ses mots me manquaient. Pendant près d'une décennie, j'avais aimé nos rendez-vous quotidiens et, s'il m'arrivait de la trouver parfois snob, élitaire ou énigmatique, s'il m'arrivait parfois de me dire que jamais jamais je ne pourrais me lier d'amitié avec elle dans la "vraie" vie, j'adorais la lire, tenter de comprendre les méandres de ses écrits, me cultiver à son contact. Elle me permettait de voir le monde de manière plus large, m'ouvrait des portes, m'invitait à une culture qui n'était pas la mienne. 
(L'émotion, quand je songe aux dernières années, quand le travail devenu absurde m'enserrait comme un étau et que je trouvais dans ses billets quelque chose d'aérien et d'essentiel qui m'inspirait) 
(C'était - et je pense qu'elle l'est toujours - quelqu'un qui pouvait passer des heures attablée à une terrasse, à lire ou à croquer)
(C'était - et je ne vois pas pourquoi elle aurait changé - quelqu'un qui n'avait pas une once de sentimentalisme ou d'opportunisme)
Elle a donc repris le fil, pratiquement là où elle l'avait laissé... (elle reprend toujours, je crois qu'elle a absolument besoin de s'exprimer à travers ce journal virtuel et que cette manière de partager à grande distance lui convient à merveille). Elle montre à présent les choses sous un autre angle, elle utilise de nouveaux médiums. Cependant elle est toujours la même : originale, créative, ludique, imprévisible (jusqu'à frôler l'insupportable). N'attendant rien, donnant ce qu'elle veut bien donner. 
Elle ne me connait pas (à peine avons-nous échangé quelques mots il y a fort longtemps) et je ne la rencontrerai jamais. S'il nous arrivait de nous croiser dans la rue, nous le ferions probablement l'une et l'autre dans la plus totale indifférence. Mais... quel bonheur de découvrir à nouveau des réalités à travers son regard décalé, quel bonheur de la rejoindre dans son monde si particulier, elle : ma blogueuse préférée. 

8 commentaires:

  1. Pas étonnant qu'elle soit ta blogueuse préférée
    tellement elle te ressemble :-)

    Dommage que tu n'aies pas indiqué un lien vers son blog,
    mais je comprends.

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    1. Quoi, moi, snob, élitaire, énigmatique ? ;))) Peut-être que quand on parle de ce qu'on aime (et même de ce qu'on n'aime pas) on parle toujours un peu de soi. Mettre le lien ? Impossible. A chacun de trouver et de retrouver son / sa blogueuse préférée (du reste il n'est pas exclu d'en avoir plusieurs, une pour chaque jour de la semaine, ou pour chaque humeur, ou pour chaque intérêt).
      Mais comme tu m'as fait découvrir l'incomparable Espiguette, je t'en remercie et, en échange, voici : http://stephanie-ledoux.blogspot.com/, une artiste talentueuse et une très belle personne.

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  2. Carmillia ? :)
    Joli auto(?)portrait.
    Bon weekend, Dad.

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    1. ?!?
      Cela dit, bonne soirée et jolies gouttelettes de pluie...

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    1. Oui, c'est une sorte d'éloge, en remerciement pour tout ce qu'elle m'a apporté. Merci d'avoir si bien compris, Jean-Claude.

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  4. Si différente et si semblable en somme!

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    1. On dit : Les contraires s'attirent. Et : Qui se ressemble s'assemble. ça pourrait être paradoxal, mais le paradoxe n'est qu'apparent, je crois. Un peu comme les pièces de puzzle, qui doivent être différentes pour se compléter, mais qui appartiennent à la même représentation...

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