lundi 27 décembre 2021

Vivre : la transmission

 
Entrée du teatro olimpico / Vicenza

Une des choses les plus ardues : donner ce qu'on n'a pas reçu.

6 commentaires:

  1. Peut-être parce qu'on ignore l'immense dépôt fertile dont on dispose en soi et qui porte des fruits que l'on croyait inconcevable d'en avoir les graines en soi, constatant que personne n'avait été là pour les semer.
    Heureusement d'ailleurs que ce « dépôt initial » existe, sinon l'humanité serait morte depuis longtemps s'il fallait uniquement compter sur la générosité d'autrui. Mais il faudra descendre au fond de soi pour parvenir à ce lieu du don permanent, et cela en effet, c'est un chemin très ardu…

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci pour ta réponse. Elle est porteuse d'espoir : rien n'est déterminé, à te lire. "dépôt fertile initial" : un peu à la façon rousseauiste, l'homme / être humain serait bon à l'origine et cette bonté originelle serait à retrouver ? Le cheminement peut en effet être très ardu, quand on n'a pas reçu les balises, les points de repères pour savoir où chercher, où trouver... Il y a une recherche, une longue recherche à entreprendre. Qu'est-ce qui nous pousse à l'entreprendre ? Sans doute l'intuition que c'est notre mission, que tendre vers la lumière est le seul chemin possible

      (Fichtre! Je remarque que plus mes billets sont courts et plus ils donnent à réfléchir.) Toute belle et riche soirée à toi!

      Supprimer
    2. Je suis moins dans les pas de Rousseau que sur les traces de Carl Rogers développement la psychologie humaniste, lequel observe qu'au-delà des zones de perturbations, l'homme dispose d'une zone de paix active atteignable pour peu qu'on lui en offre les conditions d'accès, alors un développement plus harmonieux de la personnalité peut s'enclencher . Mais si le fond de l'être est positif, l'intégralité de la personne ne l'est pas forcément. Il n'y a pas « de bon sauvage »…
      Sous cette légère réserve dialectique, je partage totalement tes propos.

      Supprimer
    3. Carl Rogers... oui, je me souviens qu'une de mes collègues alors que je débutais se référait à son livre "On becoming a person" c'était sa "bible". Pourquoi est-ce qu'on ne parle presque plus de lui actuellement ? Une question de mode, sans doute. Dans tous les cas, C.R. est un indémodable qui mérite d'être lu et relu!

      Supprimer
  2. Ardu: je ne sais pas! Mais un besoin, comme une évidence, de réparer.
    Transmettre, c’est donner de l'amour pour permettre aux autres de s’éveiller et d’accéder à leur
    propre intelligence, leur donner les clés pour déterminer ce qui est bon pour eux.
    Nous transmettons ce que nous sommes, ce que nous croyons; à chacun ensuite de se déterminer en fonction de ce qu’il est et de ses propres richesses.
    Bonne soirée.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Besoin de réparer, oui. Quand on n'a pas reçu quelque chose, ce quelque chose qui manque est la marque d'une injustice (la définition de "transmettre", c'est de faire passer qqch d'une personne à une autre. Faire passer, oui, mais comment obtenir ce qu'on est censé faire passer ?) Dans tous les cas, transmettre c'est penser aux autres, c'est vouloir leur bien, c'est renoncer à se victimiser pour non pas exiger, mais donner sans tenir de comptes. (Je pense tout à coup à un personnage comme Tchekov, qui fut maltraité dans sa famille, et s'acharna à soutenir ses parents, ainsi que ses frères par son travail d'écrivain et de médecin. M'est avis que s'il s'était contenté d'être égoïste, ou rancunier, il n'aurait pas été le génie qu'il était.) En écrivant ici, je réalise que donner ce qu'on n'a pas reçu, c'est se donner à soi, en fin de compte, c'est parvenir à réparer. (je crois quand même que c'est ardu)
      Merci pour ce commentaire et très belle soirée à vous!

      Supprimer