Photo tirée du net
Il me serait impossible je crois de partir en Toscane (sept heures de route sans imprévus), de marcher là-bas tout au long de la journée en visitant villes et musées, de m'adapter à des chambres et à des rythmes inhabituels si je ne pouvais compter sur une nourriture de qualité, à la fois digeste et roborative. Parmi tous les trésors de la tradition culinaire toscane, essentiellement paysanne, les soupes jouent un rôle de premier plan. Il y a la panzanella, la pappa al pomodoro (toutes deux plutôt estivales) et il y a surtout la ribollita. C'est une soupe assez similaire au minestrone, sauf que dans ce dernier on tendrait à mettre des pâtes à la place du pain rassis et des légumes tels que courgette, choux-fleur ou petits-pois à la place du chou noir toscan et du chou frisé.
Ces soupes épaisses mangées en entrée, mais qui peuvent tenir lieu de plat unique, enchantent le palais. On en trouve dans tout restaurant ou osteria qui se respecte et elles offrent le double avantage d'être saines et bon marché. Un de mes blogs de cuisine préférés, Un déjeuner de soleil, animé par la dynamique Edda, en présente une version très convaincante.
Durant tout l'hiver, il m'arrive d'en consommer quotidiennement en appliquant ma recette personnelle, qui n'a rien de vraiment
orthodoxe, mais présente l'atout majeur de se préparer rapidement et de
recycler tous les légumes à disposition dans la cuisine.
A une base de haricots blancs ou roses précuits la veille, j'ajoute de l'oignon, de l'ail, des patates, des carottes, du cavolo nero, de la verza (achetés en quantité sur un marché de Florence avant-hier), un peu de tomates, du bouillon, du sel, du poivre et je complète avec tout ce qui peut traîner comme légumes au fond du bac (de la courge, par exemple). J'y associe même une croûte de parmesan s'il y en a et je laisse cuire et recuire ce mets simplissime. Comme une grosse casserole peut m'assurer un certain nombre de repas, l’investissement en temps de préparation est vite amorti. Cette potée se consomme normalement avec du pain rassis (mais le pain ici n'a jamais le temps de rassir et je finis par le toaster). Naturellement, sur la table trône toujours une bouteille d'huile d'olive, or vert de première qualité.
Enfin, avant de partir en voyage, je m'arrange toujours pour en laisser une ou deux portions dans le congélateur : rien de meilleur quand on rentre à la maison à nuit tombée que de pouvoir se préparer un bon bol de soupe fumante. Après un long trajet, hors de question de manger froid ou de se mettre aux fourneaux. Suffit de laisser la ribollita dégeler à feu doux tandis qu'on range les trésors rapportés ou qu'on passe en revue quelques photos.
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