samedi 2 février 2019

Vivre : Still life / 61





J'ai relu – cela m'arrive régulièrement – quelques pages de mon journal. J'ai pointé au hasard le mois de janvier 2008, une année charnière, qui s'est révélée remplie de projets, agitée par les changements et saupoudrée d'angoisse. En pleines montagnes russes, j'avais recopié avec soin le haïku suivant :
Mille plans
Dix-mille calculs
Sur le brasero un flocon de neige

J'avais ajouté : Hyujong (1520-1604). Je viens de chercher, mais je n'ai rien trouvé qui confirme cette attribution. Qu'importe. En relisant mes pages, en repensant aux soucis et aux challenges qui avaient été les miens en cette année-là, la sagesse du haïku se déploie aujourd'hui encore. Beaucoup d'agitations, beaucoup de stratégies et d'impatiences, pour ce qui alors s'imposait comme terriblement important. Entre temps, tous les événements, réussites ou défaites, se sont révélés n'être qu'une série d'étapes, parmi tant d'autres.
Je contemple ce bouquet de tulipes, éclatant dans la lumière blafarde de février, je reste là, dans l'instant, admirative et sereine. Dehors, un rouge-gorge toque à la vitre et attend son repas.

2 commentaires:

  1. Qu'il est beau cet haïku. Quelle sagesse! Vivre l'instant présent, ne pas s'empêtrer dans des choses inutiles, marcher simplement vers son but sans aller se faire peur sur les montagnes russes. Mais c'est toujours plus facile de se dire tout cela après...
    Je vais devoir en prendre de la graine (puis-je aussi toquer à la vitre pour mon repas?) et faire en sorte que cette année se passe au mieux...mais toutes les choses que je dois faire me font un peu peur... aurai-je le temps, serai-je assez forte, comment cela va-t-il se passer, ai-je fait le bon choix?

    Allez, je regarde le flocon sur son brasero. Pschiiiitttttt.
    Bises alpines et bon dimanche.

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  2. Oui, c'est toujours plus facile quand on a du recul... des années après. Sur le moment, on est emportée par les montagnes russes, le cœur bat la chamade, on doute, on es- et on déses-père. On pourrait garder confiance en soi, prendre un moment pour respirer, voir où sont vraiment les enjeux, mais... ainsi va le stress, qui nous fait constamment réagir,qui nous fait oublier nos compétences et nos véritables priorités.
    bon, moi, je comprends tes questions, tellement naturelles, mais je ne doute nullement de tes innombrables et belles compétences, alors... je t'invite à regarder la neige tomber et à nourrir tous les volatiles affamés qui tournent autour de ta maison. Aujourd'hui, ils sont la priorité! Tout beau dimanche, chère Dédé!

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