Le Christ entouré d'anges (détail) / Antonello da Messina / Museo Correr / Venezia
On m'a chargée d'aller acheter un certain nombre de vidéos dans cette grande enseigne où je pénètre de plus en plus rarement. Je subis avec vaillance le fond sonore assommant. Perplexe devant les étiquettes, je m'approche d'un vendeur : Pourquoi celles qui sont au dos, mentionnant "prix adhérent" sont-elles néanmoins plus élevées que celles "prix vert" collées sur le devant ? Réponse : C'est le prix vert qui fait foi, parce que ce sont des nouveautés, elles sont moins chères, que l'on soit adhérent ou pas.
!?! Il n'a pas eu l'air de remarquer mon air éberlué. Pour lui, c'était évident (ou du moins, se devait-il de trouver ça cohérent). Si je n'avais été dûment mandatée, j'aurais fui illico presto. Je sais bien que le feuilleton "Prenez-nous pour des cons" n'en est pas à sa dernière saison. On joue avec les prix. On joue avec notre argent, notre énergie. On joue et on pourrait laisser les autres jouer si cela leur chante, s'il n'y avait derrière tout cela des gens, des emplois, des salaires avec lesquels on joue impunément.
Quelques minutes plus tard, aux caisses, la jeune femme qui me précède est manifestement venue acheter des cadeaux pour un anniversaire d'enfant. Les bras remplis d'albums, de cahiers, de jouets (censée vendre des livres et de la musique, la chaîne propose de plus en plus de robots de cuisine et d'attractions pour petits et grands). Au moment d'encaisser, le vendeur lui tient un discours ahurissant : Il vous faut retourner acheter encore un livre, si vous voulez profiter de l'offre exclusive adhérents. Et la femme retourne consommer. Docilement.
Les bras ont failli m'en tomber, et leur contenu également. Heureusement, j'ai tenu bon, car parmi toutes les promotions de films à grosse distribution, j'avais trouvé cette petite pépite, un premier long-métrage sans prétention, mais dégageant une forte charge d'émotion : Lune de miel.
Je me doute de l'enseigne dont tu parles, Dad. Elle commence par un "F" ou bien un "C", non ?
RépondreSupprimerTout est fait pour faire consommer de toute façon. Et le pire, c'est que les gens marchent ! Finalement, ils dépensent plus, pensant faire des affaires. Il faut vraiment être très vigilant si l'on ne veut pas se faire avoir. Sinon, je suis allée voir la bande annonce de "Lune de miel". Et je note au cas où il passerait près de chez moi. Bel après-midi (ensoleillé chez moi).
Les gens marchent. Pire : ils courent. Et j'ai réalisé pour ma part que j'ai de plus en plus de peine dans ces grandes surfaces. Je tiens... dix minutes à tout casser. Bien en 600 secondes montre en main, j'ai tout de même dégoté une trilogie de Denis Arcand, le dernier Almodovar (un film à voir et à revoir), le dernier Téchiné et cette Lune de miel, pas vraiment extraordinaire, mais extraordinairement émouvante et bien jouée. Belle fin de journée, Françoise.
RépondreSupprimerArf. F...c. J'ai pris peur la première fois que j'y suis allée. Tolkien était classé dans la science-fiction. 😁 leur politique de prix est un scandale. Mais apparemment on y trouve des pépites.
RépondreSupprimerQuand aux consommateurs, je crois qu'on peut écrire le mot en deux mots. 😊 bises fatiguées après une randonnée difficile dans la neige et la glace. Je crois que j'ai mérité un verre de Barolo.
Fatiguée ? Tu as dû affronter les éléments, mais aussi t'aérer complètement l'esprit, non ? ça doit être vivifiant ce genre de marche épuisante. Tu mérites non seulement ton verre de Barolo, mais aussi une bouteille de grappa pour terminer la soirée (à deux, ça paraît raisonnable...? ou peut-être pas, tout compte fait, tout dépend de ton programme demain). Me réjouis de découvrir prochainement une photographie de cette expédition. Belle soirée, douce ivresse et beaux rêves de sommets!
RépondreSupprimerIl faudra attendre pour les photos. Celle de demain est déjà programmée. Bises du matin.
RépondreSupprimerje me réjouis déjà pour demain. En attendant : bons crapautages!!!
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