jeudi 15 juillet 2021

Vivre : être ou ne pas être (en vacances)

 
Dans un jardin méridional / Pierre Bonnard / Kunstmuseum / Bern
 
 
A quoi tient le sentiment d'être en vacances ? Les valises, les départs ? Pas forcément. Les billets, les files d'attentes, les imprévus, les contretemps ? Non, assurément. Le stress, la foule, un peu partout, les appels intempestifs, toutes sortes de petits tiraillements ? Oh, non, certes non. Ce serait plutôt...
... une sensation de liberté, de nouveauté dans les pupilles, d'étonnement dans les papilles, une attention émerveillée au présent, un appel à regarder les choses autrement, à se souvenir, à voir remonter d'autres splendides moments, à ressentir sur sa peau d'irrépressibles frémissements. 
Le sentiment de vacances, c'est aujourd'hui, ici. Ou alors ailleurs, très loin. C'est un état d'esprit, qui vous cueille et qui vous entraîne dans le domaine du rêve ou de l'apprivoisement. C'est un laisser-aller, un relâchement. Les épaules retombent, les yeux s'ouvrent, les narines hument un air qui vient du large, ou du Nord, dense et différent. 
Ce n'est pas parce que l'on part en vacances qu'on y est. Le sentiment d'être en vacances, c'est l'impression de devenir un autre. Ou alors, de renouer avec soi. N'est pas en vacances qui veut. Ce sont les vacances qui vous cueillent et, si elles vous en jugent digne, font de vous des êtres privilégiés. Comblés. Heureux.
 

2 commentaires:

  1. Que devient le sentiment de vacances lorsqu'on vit l'impression de l'être 365 jours par an ! Cet état d'avoir l'esprit libre, de pouvoir faire « ce que l'on veut », d'avoir toute liberté.
    Quand nous avions une activité professionnelle, « on partait en vacances » . C'étaient des périodes soit de repos, inaction, soit de faire autre chose que l'habituel, » où on « travaillait pendant les vacances ».
    Mais, de fait, j'étais tellement passionné par mes diverses activités, que j'aurais pu me passer de vacances au sens traditionnel du terme.
    Le sentiment de vacances c'était les quelques semaines avec les enfants durant les fameuses « vacances scolaires ». On louait dans des endroits perdus loin du monde et des foules touristiques. On allait à la découverte de ce qui n'était sur aucun guide. Alors on faisait des rencontres passionnantes.
    (Je me souviens des slogans de l'époque : « ne pas bronzer idiot »)
    Depuis que je suis en retraite : c'est vacances tous les jours !
    Aller où on veut, quand on veut, ou rester chez soi pour ces merveilleux voyages en soi-même … bien sûr il y a toujours des contraintes à gérer, mais la liberté intérieure, nul ne peut l'interdire.
    Cela dit j'ai bien aimé ton texte qui reflète ce dont il peut s'agir vraiment. J'ai apprécié « n'est pas en vacances qui veut »…

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    1. Les vacances, c'est certainement différent, avec une activité professionnelle ou sans. On voit dans les aéroports ou sur les plages, des gens qui ne se sont pas déconnectés du boulot et continuent sur un rythme frénétique, dans leur manière de s'énerver, d'être impatients, exigeants.
      En revanche... que la "retraite" implique d'être en vacances tous les jours de l'année (tant mieux pour ceux qui parviennent à le vivre comme ça), mais, pour moi, ce n'est pas sûr Ce n'est pas parce qu'on ne se rend pas au travail qu'on n'a pas des obligations et des routines avec lesquelles il est utile de rompre quelques fois.
      En fait, les vacances, c'est sans doute un état d'esprit, un détachement par rapport à toutes sortes de contraintes, un regard neuf sur la vie et ce qui nous entoure. Une manière d'apprécier ce que l'on a. C'est pour cela que cela ne dépend pas de partir ou pas. On peut se sentir libéré et heureux chez soi, durant une journée bénie où l'on se sent bien, à l'aise. Il y a quelque chose de l'ordre du lâcher-prise dans le fait d'être "en vacances". Lâcher-prise et laisser place à... l'imprévu. Belle et bonne journée de vacances à toi!

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