mardi 31 décembre 2024
Vivre : la renaissance
Vivre : à l'infini, les branchages
Vivre : tri sélectif
lundi 30 décembre 2024
Voyager / Lire : le portrait d'un ami
Notre ville ressemble, nous nous en apercevons maintenant, à l’ami que nous avons perdu et auquel elle était chère. Elle est, comme lui, laborieuse, renfrognée dans son activité fébrile et têtue, et en même temps elle est nonchalante et encline à l’oisiveté et au rêve. Dans cette ville qui lui ressemble, nous sentons revivre notre ami partout où nous allons ; à chaque coin de rue et à chaque tournant, il nous semble que puisse soudainement surgir sa haute silhouette, avec son manteau sombre à martingale, son visage enfoui dans le col, son chapeau rabattu sur les yeux. Notre ami arpentait la ville de sa longue foulée, têtue et solitaire;...
D’herbe et de choses imprégnées de soleil,
Au soir sur la plage. Garde une haleine de mer.
Cette ombre vague, de craintes et de frissons anciens,
Est comme une mer nocturne, que le ciel effleure,
Et qui, chaque soir, revient. Les voix mortes
Ressemblent à l’écume de cette mer.
di erba e cose impregnate di sole a sera
sulla spiaggia. Conserva un fiato di mare.
Come un mare notturno è quest’ombra vaga
di ansie e brividi antichi, che il cielo sfiora
e ogni sera ritorna. Le voci morte
assomigliano al frangersi di quel mare.
dimanche 29 décembre 2024
Vivre : Still life / 159
samedi 28 décembre 2024
Voyager : la densité d'une ville
Le temps d'un bref aller-retour, une ville peut renfermer un concentré d'expériences. Nous l'avons parcourue en long et en large jusqu'à en avoir les membres fourbus. Nous avons sillonné sans parvenir à en faire le tour son immense marché avec sa clientèle bigarrée."Certains disent qu'on est à Marrakech. Ici, c'est un autre monde." a lancé une femme en nous indiquant l'arrêt du tram numéro 4, dont la ligne constitue une colonne vertébrale en traversant la ville de part en part. Nous nous sommes mêlés aux flots soutenus des habitués, des flots où s'entremêlaient toutes sortes d'attirances et de frustrations, où chacun revendiquait tant bien que mal son droit à consommer.
C'est dur. C'est cruel une ville dans la nuit de décembre, quand la violence fait rimer Dior et Gucci avec sans-logis. Devant la cathédrale, un groupe évangélique jouait une musique entraînante, entonnait des chants qui appelaient à s'aimer. De bons musiciens, des chanteurs bien intentionnés. Un jeune homme - un gamin - m'a tendu un billet. Quelques mots sur l'espoir et la solidarité. Il a dit : "Que dieu vous bénisse" avec des yeux implorants qui demandaient à faire croire autant qu'ils croyaient. Tout le long des arcades, des hommes, des femmes, des chiens, quelques migrants s'étaient couchés. Ils s'enroulaient dans leurs couvertures entassées. Un couple dans un coin se partageait une portion de cannelloni et ils souriaient d'un sourire édenté dans le bonheur d'être réunis et de pouvoir manger.
vendredi 27 décembre 2024
Vivre : au coeur de l'hiver
jeudi 26 décembre 2024
Vivre : pas compliqué
mercredi 25 décembre 2024
Ecouter : quand Barbara lit
Quand un homme en milieu de vie échange sa compagne contre une plus jeune, cela peut jeter le doute, rétrospectivement, sur les motivations qui l'ont fait rester dans cette première relation. La femme quittée peut se demander s'il n'avait aimé en elle que sa jeunesse, s'il n'appréciait pas avant tout les services rendus, ainsi que le statut que lui donnait le couple et la paternité.Mais surtout une question se pose : et s'il ne pouvait aimer qu'une femme qu'il domine ? Car ce schéma implique une double violence : à l'égard de l'épouse délaissée, mais aussi, de manière plus feutrée, à l'égard de la nouvelle compagne.Lorsqu'il évoquait sa relation avec Soon-Yi Prévin, Woody Allen précisait ne pas considérer l'égalité comme un prérequis dans le couple." Parfois l'égalité dans une relation est formidable, mais parfois aussi c'est l'inégalité qui fait que ça marche."Même si le déséquilibre n'est pas toujours massif et s'il n'est heureusement pas toujours recherché de manière délibérée, la différence d'âge augmente la probabilité que l'homme ait l'avantage sur au moins un de ces plans : social, professionnel, financier, intellectuel. Dès lors ce que recherchent certains hommes, ce n'est pas tellement un corps féminin jeune, que ce qu'il dénote : un statut inférieur, une expérience moindre.
mardi 24 décembre 2024
Vivre : Rilke dans la ville
Weihnachten ist der stillste Tag im Jahr,
da hörst Du alle Herzen gehn und schlagen
wie Uhren, welche Abendstunden sagen:
Weihnachten ist der stillste Tag im Jahr,
da werden alle Kinderaugen groß,
als ob die Dinge wüchsen die sie schauen,
und mütterlicher werden alle Frauen
und alle Kinderaugen werden groß.
Da mußt du draußen gehn im weiten Land
willst du die Weihnacht sehn, die unversehrte
als ob dein Sinn der Städte nie begehrte,
so mußt du draußen gehn im weiten Land.
Dort dämmern große Himmel über dir
die auf entfernten weißen Wäldern ruhen,
die Wege wachsen unter deinen Schuhen
und große Himmel dämmern über dir.
Und in den großen Himmeln steht ein Stern
ganz aufgeblüht zu selten großer Helle,
die Fernen nähern sich wie eine Welle
und in den großen Himmeln steht ein Stern.
Tu dois t'élancer dans la vaste campagne
lundi 23 décembre 2024
Vivre : des heures et des heures de tempête
dimanche 22 décembre 2024
Vivre : la bonne préposition
samedi 21 décembre 2024
vendredi 20 décembre 2024
Vivre : l'hivernation
Vivre : les avancées souterraines
jeudi 19 décembre 2024
Vivre : tout ce que nous avons
mercredi 18 décembre 2024
Vivre : les besoins des gens
En sortant, R. m'a demandé : tu crois qu'il se moquait de nous ? J'ai hésité. Peut-être. Peut-être pas. Mais à vrai dire, je m'en fichais un peu, du type et de ce qu'il nous avait raconté. Les histoires de football ne sont pas ma tasse de thé. J'étais entrée pour un livre et je l'avais trouvé. En revanche, cette librairie est située au centre des rues marchandes les plus chics. C'est un lieu habituellement clinquant, mais encore plus clinquant à l'approche de Noël, quand, entre les berlines avec chauffeur et les enseignes de luxe, entre les chiffres annoncés et les cartes dégainées, on aurait aisément le sentiment d'être secoués comme dans une boule de neige et dans ces conditions il y avait probablement de quoi perdre tout sens de la mesure, perdre la tête, perdre ses facultés et perdre enfin toute notion des réalités.
mardi 17 décembre 2024
Voyager : à contre-courant
lundi 16 décembre 2024
Voyager / Manger : comme là-bas, cuire et recuire
dimanche 15 décembre 2024
Vivre : Still life / 158
to you, then its yours forever. If it doesnt, then it was never
yours to begin with.”
mardi 10 décembre 2024
Vivre : still life / 157
lundi 9 décembre 2024
Vivre : pour qui, les biscuits, cette année ?
dimanche 8 décembre 2024
Vivre : la quadrature du cercle
samedi 7 décembre 2024
Regarder : gestes, attitudes, objets qui sont le témoignage de notre passage
Le fonds d'archives de Sabine Weiss comprend l'ensemble de ses négatifs (200'000), l'ensemble des planches contact (7'000), la plus grande partie des tirages vintages (2'700), la plus grande partie des tirages tardifs, dit modernes (2'000), les tirages de travail (3'500), environ 2'000 diapositives, et l'ensemble de la documentation, soit les archives presse, les critiques, les justificatifs, la correspondance, les films, les enregistrements. [extraits site musée]De quoi donner lieu à de multiples expositions. Pour l'instant, ce sont les débuts de la photographe artisane qui sont mis à l'honneur : son travail pour la mode et la publicité, ses premiers clichés dans les années 1950 à Paris et ailleurs. Une large place est laissée à ses témoignages. Outre des citations affichées sur les parois, on diffuse une vidéo réalisée durant ses dernières années où Sabine Weiss évoque le démarrage de sa carrière avec la simplicité et le naturel qui lui sont propres. Ça ne devait pas être simple pour une jeune femme (Suissesse de surcroit) d'arriver à cette époque dans le monde masculin de la photographie et de s'y faire une place. Mais la débutante avait un caractère bien trempé et une solide carapace et lors de l'interview, elle raconte ses anecdotes avec une belle vivacité.
"Je photographie pour fixer l'éphémère, fixer les hasards, garder en images ce qui va disparaître : gestes, attitudes, objets qui sont le témoignage de notre passage. L'appareil les ramasse, les fige au moment même où ils disparaissent. Ce sont quelques traces de ma vision sur notre époque."