mercredi 26 septembre 2018

Vivre : let it be / 15


Portrait d'une femme inconnue / G. Klimt / Belvédère / Vienne

Un couple  du voisinage venu dîner : Lui, paisible et débonnaire, un peu déboussolé par la récente retraite vers laquelle on l'a poussé. Elle, plantureuse notable à l'ego bien dimensionné, passe son temps à énumérer ses nombreux privilèges. Elle évoque à tout bout de champ son pouvoir d'achat et son poste extraordinairement bien rémunéré ( (elle est représentante pour des machines médicales). Elle affirme péremptoirement que la vue sur le lac a un effet stressant (sa maison donne sur la route cantonale). Nos deux enfants travaillent comme avocats (mais elle tient à préciser que sa fille collabore au sein d'une importante multinationaaaale). Elle part deux fois l'an faire les soldes à Hambourg (elle jette puis rachète d'année en année les mêmes chemisiers et les mêmes classiques chandails).  
R. - la bonté personnifiée - s'obstine à les inviter. Les gens fonctionnant en mode "faire" et en mode "paraître" ne m'exaspèrent plus depuis longtemps, mais ils me lassent. J'aspire aux échanges vrais, j'ai besoin de rencontrer le cœur des personnes, et non le contenu de leur porte-monnaie. Je préfère évoquer le goût d'un souvenir plutôt que le coût d'un circuit organisé. Je désire l’authentique,  je rejette le contreplaqué. A chaque fois, en les regardant repartir, je déplore le gaspillage d'une soirée.

2 commentaires:

  1. Je crois qu'il va falloir sérieusement que R. comprenne... :-)) Bises alpines.

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  2. Dur, dur, de vivre aux côtés d'un individu angélique qui voit toujours le bon côtés des gens et se fout complètement de leur besoin de dominer les autres. Du reste : il ne s'en fout pas : il ne le voit et ne l'entend pas. IL est au-dessus de ça. Dur, dur de se dire qu'on a encore bien du chemin à faire pour devenir zen en matière sociale...

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