Fantasia / chez Ali / Marrakech
A mon retour, on m'a dit : quelle chance d'avoir pu partir là-bas!
De mon côté, j'ai pensé comme à chaque fois : plus jamais! plus jamais ça!
Comment expliquer l'intense décalage entre l'expérience et les images ?
Entre les sourires capturés et les situations qu'il a fallu sans cesse gérer ?
Je suis partie suivre ce stage avec des gens que je connaissais peu ou pas.
Or, les groupes sont toujours source d'inconfort, voire d'anxiété pour moi.
Mon enfance m'a appris à apprivoiser la solitude et ses multiples richesses.
J'y ai inventé des jeux et des mondes grandioses où je me lovais avec ivresse.
Rien ne m'a préparée aux agitations des groupes et à leurs enjeux.
Je m'y sens souvent comme un poisson sur une branche. J'aspire au silence.
Je voudrais fuir, retrouver ma bulle, alors qu'il s'agit de rester et partager :
Partager la table du petit-déjeuner, celle du déjeuner et celle du dîner.
Accepter les contrariétés, les dissonances, les alliances, les différences.
Les plaintes, les susceptibilités, les règles imposées (ou manipulées).
Profondément solitaire, je me sais pourtant viscéralement solidaire.
Je vise l'harmonie, je suis remplie d'attentions, je déniche des solutions.
Mais, si chaque membre, dans son individualité, révèle sa beauté,
Les plaintes, les susceptibilités, les règles imposées (ou manipulées).
Profondément solitaire, je me sais pourtant viscéralement solidaire.
Je vise l'harmonie, je suis remplie d'attentions, je déniche des solutions.
Mais, si chaque membre, dans son individualité, révèle sa beauté,
à partir de cinq personnes, tout devient trop agité, trop compliqué.
J'ai quitté sans regret l'aéroport, les embrassades, les mains qui voltigeaient.
A présent, les photographies se déploient dans la lumière de l'après-midi.
Je respire, je me souviens, je me sens bien, ici, juste ici...
J'ai quitté sans regret l'aéroport, les embrassades, les mains qui voltigeaient.
A présent, les photographies se déploient dans la lumière de l'après-midi.
Je respire, je me souviens, je me sens bien, ici, juste ici...
C'est marrant ça. Je suis passée ce matin pour lire ton texte mais je n'ai pas eu le temps de commenter. C'est marrant car je ressens un peu la même chose que toi. Profondément solidaire mais bien mieux solitaire. En tous les cas la plupart du temps. Aujourd'hui, j'ai rencontré une dame pour un entretien. Une situation bien difficile. A la fin de l'entretien, elle a pleuré et m'a dit que c'était la première fois qu'elle se sentait en confiance avec qqn. Puis après cela, je suis allée à un apéro institutionnel (un peu obligé d'y aller pour me faire voir et connaître...) et j'ai trouvé cela insupportable. Et pourtant, sans doute étais-je avec des gens qui ont l'habitude d'écouter les autres et de les conseiller. Mais cette ambiance de m'as-tu-vu... je déteste. Cordialement.
RépondreSupprimerBises alpines.
Ah! J'étais pour ma part avec des pros de la relation. Des gens super formés, habitués à conduire des groupes. Mais...les cordonniers, c'est bien connu... La grande difficulté des groupes tient je crois à ce besoin de s'affirmer comme le meilleur, le plus intelligent pour obtenir...le pouvoir. Ce besoin d'imposer son point de vue et d'affirmer ses compétences serait risible s'il n'allait pas de pair avec la dévalorisation de l'autre. Ah! Je reverais d'un monde où chacun serait assez sûr de ses aptitudes pour ne pas se sentir menacé par celles des autres. Tout simplement. Un monde apaisé. Est-il permis de rêver?
RépondreSupprimer