vendredi 21 septembre 2018

Vivre : métro boulot bobo


Oasis de Fint / près de Ouarzazate / Maroc

Quand on traverse un désert, on souffre.
Et quand on souffre, on tend à se murer.
On se tait, on est en proie à une honte âpre.
On s'exhorte à tenir, on veut faire face.
On a la rage, on a le rouge au front.
On essaie de dormir, on essaie de rester droit.

Un jour, après le repas, les langues se sont déliées.
Les gens se sont mis à parler. Ils se sont mis à raconter.
Alors, chacun a su que le mobbing et le BO,
ce n'était pas l'exception, qui vous marque au fer chaud.
Chacun en avait fait la cuisante expérience, 
dans sa chair, ou à travers la chair d'un proche.
Oui, chacun à sa manière, avait ses casseroles à nettoyer.
Des plaies professionnelles à panser. 

2 commentaires:

  1. Ma chère Dad. Je vais commencer la vaisselle pour nettoyer toutes ces casseroles... Le monde professionnel est tellement, tellement...difficile.
    Travailler pour vivre? Ou vivre pour travailler?
    Bises alpines et belle fin de semaine.

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  2. Ni l’un ni l’autre, selon moi : Travailler juste ce qu’il faut pour obtenir de quoi vivre dignement (et garder ses meilleurs œufs dans un autre panier).
    Sinon : essayer de survivre en travaillant (j'ai réalisé que les déboires du monde salarié font la fortune des coaches, thérapeutes, accompagnants, soignants en tous genres, que les gens se paient pour tenir le coup).
    As-tu entendu parler de David Graeber et de son concept de « jobs à la con » (ou bullshit jobs)? Petit lien : http://www.lefigaro.fr/decideurs/vie-bureau/2018/09/01/33008-20180901ARTFIG00020-les-cinq-grandes-familles-de-jobs-a-la-con.php
    Personnellement, quand je me suis rendue compte que j’étais coincée entre petits larbins et petits chefs, j’ai préféré prendre mes jambes (et mes indemnités de pré-retraite) à mon cou ! Ce qui est difficile, mais peut-être pas impossible, c’est de trouver un de ces nids paradisiaques où le travail a du sens et est reconnu dans un contexte d'individus équilibrés. Belle entrée en WE, chère Dédé.

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