mardi 4 septembre 2018

Vivre : l'été les plages


Bateaux sur le port de Matejuska / musée ethnographique / Split / 1938


En rentrant de la plage dont on m’avait vanté les attraits et la proximité, je me suis dit qu’en une heure j’avais eu mon content de chairs boursouflées, de vociférations, de scooters pour toute une année (au moins). Je décidai qu’au fond, j’étais assez grande pour me tromper toute seule. Je regardai la carte et pointai ce lieu, où menait une seule petite route à lacets, un lieu improbable, déboulant autour d’une petite anse, à peine un demi-centimètre sur le papier, un lieu modeste, que ni TA ni aucun site de réservation ne semblait connaître, desservi trois fois par jour devais-je apprendre plus tard sur le panneau d’affichage, un lieu oublié du développement galopant de la contrée.

Le soir, sur sa grève, le soleil a pris tout son temps pour se coucher. C’était une soirée très douce, étrangement apaisée. Au bord de l’eau, trois enfants s’amusaient et riaient. Deux filles sont venues s’étendre sur leur paddle et des reflets d’or les ont bercées. Une famille polonaise s’est régalée de glaces, puis a rangé ses affaires avant de s’en aller.

Comme la nuit tombe soudainement en août ! Il y a des moments qu’on voudrait pouvoir retenir tandis qu'il nous semble être en train de rêver. Le corps garde longtemps en mémoire la sensation miraculeuse du vent, son souffle, et les chants des grillons et les aboiements lointains qui vont se fondre dans l’obscurité.

3 commentaires:

  1. Coucou. Malheureusement, à l'heure du tourisme de masse, il reste de moins en moins de petits coins sauvages où le temps semble s'arrêter. Je déteste cordialement les plages où la chair grillée s'expose à tous vents, et où l'odeur la plus présente est celle...de la crème solaire.
    Mais c'est mon côté sauvage, voire très sauvage qui parle... Bises alpines.
    P.S. Je me demande bien quelle destination de voyage je pourrai trouver pour être...seule au monde. :-))

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  2. Permets-moi de te contredire, Dédé : la sauvage, ce n'est pas toi. Les sauvages, ce sont ceux qui parquent les nageurs dans de petits enclos pour mieux pouvoir tracter des bouées à grande vitesse ou qui sillonnent les plages en scooters, ou qui se trémoussent sur une musique techno avec force décibels, ou qui démembrent des plages pour construire d'immenses marinas, ou qui jettent leurs sachets, leurs mégots, leurs tubes sur le sable sans égards pour le reste de l'humanité.
    Pour ma part, j'ai trouvé peut-être un début de réponse : aller dans les coins dont personne ne veut : pas assez élégants, pas assez desservis par les routes, pas assez tendance. Encore un truc : je me suis abonnée à la newsletter du Routard et je lis leurs conseils en matière de destination pour savoir justement où... ne pas aller. Allez! Belle aprem quand même, ma chère Dédé!

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  3. Ah oui, vu comme cela, ce sont eux les gros sauvages. Merci, cela me rassure un peu. Bonne idée pour le routard, je vais y songer. On risque de se retrouver au même endroit. :-)) Bécots.

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