lundi 9 mars 2020

Vivre : les mouvements du coeur




On a beau passer tous les jours - et même plusieurs fois par jour - devant un paysage, ce n'est jamais le même. Ce n'est jamais lui, ce n'est jamais nous. Nous changeons. Il change. Les différentes tonalités du ciel, les mouvements des nuages, les nuances de l'eau, les souffles des vents se confrontent aux couleurs de nos sentiments, à la météo de nos émotions et tout cela produit un tableau sans cesse mouvant.
La femme, quand elle a dit : "Il m'a quittée. Je n'ai rien vu arriver", avait-elle pris le temps de regarder ? Au fil des jours, ne s'était-elle pas elle-même trompée ? N'avait-elle pas confondu "routine" avec "assurance" et "habitude" avec "certitude"?
Regarder les paysages. Regarder les gens. Les observer. Les voir évoluer. Être dans l'attention. Se rendre présent. Savoir que tout change, tout le temps.
La femme pleurait. Et ces larmes, pour combien de temps ? Et ces nuages dans le ciel, ne pouvaient-ils pas être annonciateurs de printemps ?

4 commentaires:

  1. C'est difficile : chaque jour des yeux neufs sur une même réalité !
    Cela demande sûrement des années.
    Il faut, paraît-il, constamment courir vers « autre chose, ailleurs ».

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    1. Être ici et devoir se trouver ailleurs, voilà bien l’écartèlement du siècle. La source du stress.
      Ouvrir les yeux alors que tout nous appelle à les fermer, sacré challenge, en effet.
      Trouver du goût au pain que nous mangeons peut-être pour la centième fois. Ne jamais penser que ce pain, ce n'est jamais que du pain. Parce que ce pain, il suffirait d'un rien pour qu'on vienne à en manquer - et tant de gens en manquent - et alors ce pain, s'il manquait, il ne resterait qu'à en rêver...
      Il y a quelque chose de miraculeux dans le fait de trouver du pain, de disposer au fond de ses poches d'assez d'argent pour se le procurer et de pouvoir le savourer.
      Regarder chaque chose, fleur, être, comme si c'était la première fois, sacré challenge, oui. Et pourtant, c'est le seul moyen de vivre notre vie, non ?

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  2. Savourer chaque instant présent en gardant à l'esprit que tout est impermanence...

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    1. Savourer, c'est le mot. Le plus possible, le plus souvent possible. Toute belle soirée, chère Françoise!

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