dimanche 29 mars 2020

Vivre : un monde à part




Comme le monde des morts est rassurant ! Comme les fréquenter est un apaisement ! Loin des angoisses, et des tristesses, et des mots empruntés se voulant consolants, ils disent qu'il n'y a rien à rassurer, il n'y a qu'à être et assumer. Ils disent qu'ils sont au-delà de tous ce fatras, de toutes ces désolations, de toutes ces agitations. Ils disent qu'ils ont fait leur temps mais que la vie est là, qui continue, et qu'il nous appartient de la vivre, à nous qui restons. Il nous appartient d'être à la hauteur et de célébrer notre nom de vivants.
Comme le monde des morts est rassurant ! Plus de chamailleries, plus de tensions, plus d'ambitions, plus de compétitions. J'ai quitté lentement la chambre numéro 1 après avoir une dernière fois conversé avec celle qui l'occupait. Dehors, le soleil dardait ses doux rayons. Il faisait bon. Les rares passants gardaient le silence dans un monde incroyablement ralenti. Il y avait la beauté des arbres, et la beauté des oiseaux et la beauté de  leurs chants. Cela donnait une folle envie de lever très haut le regard et de respirer à pleins poumons.

7 commentaires:

  1. La mort serait un exhausteur de vie ?
    Bon dimanche et mes pensées chaleureuses, Dad.

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    1. Exhausteur de vie ? On peut le voir comme ça.
      Bon dimanche aussi à toi.

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  2. La mort
    un retour à la source
    de la Vie

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    1. Oui, et la nature nous l'apprend tous les jours, n'est-ce pas ?
      (une chance inouïe du reste de pouvoir la côtoyer de si près)

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  3. Rassurant ! Le mot est si juste. Sans doute faut-il connaître ce monde de la mort. En avoir fait l'expérience. Sans être approché soi-même, avoir assisté à l'agonie d'un proche, s'être retrouvée en paix à l'instant ultime. Et aussi avoir fréquenté les cimetières. Longuement.
    J'avais opté pour me faire incinérer. À présent j'hésite. À cause des cimetières, ce lieu de respiration paisible.

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    1. J'ai toujours pensé qu'une société qui tenait ses morts à distance était malade. La vie et la mort ont partie liée. Vouloir escamoter la seconde n'est-ce pas nier la première ? Ne deviendrions-nous pas des lapins apeurés à force de fuir cette réalité humaine ? La mort ne nous sert-elle pas à définir nos valeurs essentielles ? Ce que je sens très fort : je peux rassurer mon fils en lui parlant, en lui montrant que j'accepte ma propre mort. je me demande du reste si la dernière partie du travail éducatif ne consiste pas pour les parents en cette étape.
      Oui. Tu as raison : assister, accompagner, pouvoir être présent. D'après mon expérience, ce n'est pas effrayant. C'est plutôt rassurant, la fin d'un cycle. Mais, sans doute que vivre près de la nature aide (les oiseaux tombés, les arbres à terre, les plantes desséchées par la canicule)
      Comme toi, j'avais opté pour l'incinération car j'aurais bien aimé finir dans la Méditerranée et nager pour l'éternité. Mais... avec tout ce plastique, pauvre mer, ce serait encore plus la polluer! Les cimetières, lieux de calme et de méditation, je me promets d'y passer plus de temps dorénavant. J'ai encore deux ou trois choses à dire à ma mère. Douce soirée.

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  4. La mort de nos proches nous recentre sur l'essentiel.
    J'ai rêvé récemment à ma belle-soeur. Elle se trouvait sur un sol en terre battue, elle était heureuse, elle était de retour chez elle... Rêve très symbolique.

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