Padova / Torre dell'Orologio
Tu lo sai bene: non ti riesce qualcosa, sei stanco e non ce la fai più. E d'un tratto incontri nella folla lo sguardo di qualcuno - uno sguardo umano - ed è come se ti fossi accostato a un divino nascosto. E tutto diventa improvvisamente più semplice..
Tu le sais bien. Rien ne te réussit, tu es fatigué, à bout de forces. Et, tout à coup, tu rencontres un regard dans la foule, un regard humain, et alors c’est comme si tu t’étais approché d'un élément divin caché. Et tout devient soudainement plus simple. Andrei Tarkovski
Sur l'autoroute, en direction de l'Est, les camions tanguaient dans le brouillard tandis que les voitures valsaient entre leurs roues détrempées. Soudain, bien après Vérone, au moment de bifurquer, le soleil a fait un miraculeux come back. Nous avons retrouvé la ville alanguie sous les pas de ses passants peu pressés. Le long de ruelles pavées, des étudiants en T-shirt devisaient, courbés sur leurs bicyclettes ou rassemblés sur des murets. Blotti contre le Palazzo, le marché offrait des montagnes de châtaignes piémontaises et de kakis lustrés, quantités de cime di rapa, de puntarelle et de radicchio artistiquement bouclé. Les maraîchères bâillaient, pressées d'achever leur journée. Quelques clients promenaient des regards hésitants sur les étals pourtant alléchants.
Près du baptistère, le musée diocésain était en train de fermer ses portes. Le bénévole à l'entrée nous a invités à revenir le surlendemain et vanté les charmes de Arquà Patrarca et de Villa dei Vescovi. Il insistait : nous devions absolument nous y rendre et il a tenu à noter scrupuleusement les lieux sur un bout de papier. Sur une paroi, près de l'entrée, une citation tirée du film Andreï Roublev et, face à la porte, un accordéoniste roumain particulièrement inspiré.
La nuit était déjà tombée mais il était bien trop tôt pour entrer dans une osteria (juste l'heure de s'arrêter sous les arcades boire une dernière tasse ou un premier verre). Nous avons marché longuement, parmi les ombres pressées, les pierres illuminées, les vitrines colorées de panettone et de marrons glacés. Nous sommes entrés dans la librairie Pangea, ouverte sur toutes sortes de départs, déclinant toutes sortes d'invites vers des paysages inconnus. Puis, trop fatigués pour nous mettre en quête de haute gastronomie vénète, nous avons terminé la soirée devant une pizza qui n'avait de divin que le nom et un verre d'efficace Cabernet.
Pour rejoindre notre hôtel, nous avons longé la basilique, rassurés par sa présence tutélaire. Comme une portée de chatons, les coupoles couchées sous une nouvelle couverture de brouillard semblaient désireuses d'apparaître sur la dernière photographie de la journée. Alors... nous les avons immortalisées.
Ahhhhh, un bon panettone! Cela me fait saliver d'envie. Tu sais que je n'aime pas conduire sur les autoroutes en Italie... à slalomer entre tous ses camions et encore plus à cette période quand le brouillard envahit la plaine du Pô.
RépondreSupprimerJ'espère quand même que la pizza n'était pas trop mauvaise mais le Cabernet a dû faire descendre tout cela!
Bravo pour ta dernière photo, ces coupoles illuminées sont magnifiques. Venise, malgré ses hordes de touristes, sait rester attachante.
Bises de plaine.
Venise ? Vraiment ? Il y a déjà des lions ailés, mais nous n'y sommes pas encore... nous sommes dans une ville qui mérite qu'on s'y arrête pour mille raisons... remarque, moi, aujourd'hui, avec tout ce brouillard, je suis un peu à l'ouest (comme Padoue!!!) Belle après-midi!
RépondreSupprimereuh excuse-moi, j'ai cru que la dernière photo, c'était Venise...
RépondreSupprimerC'est moi qui ai oublié des légendes. La dernière : la basilique Saint-Antoine de Padoue, qui recèle quelq ues belles chapelles et où on peut prier le saint patron, un fervent franciscain, quand on a envie de retrouver un objet perdu!Belle soirée!
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