mercredi 25 décembre 2019

Lire : vers chez soi




Qui a dit que les livres pour enfants étaient réservés aux personnes âgées entre deux et douze ans ? Dans une librairie - à plus forte raison chez Pangea - je ne manque jamais de faire un crochet au rayon des vérités essentielles et joliment dessinées.
Akiko Miyakoshi est une jeune dessinatrice japonaise d'une grande finesse, qui a déjà été abondamment primée. Dans son album "Yoru no kaerimichi"**, elle esquisse avec une exquise délicatesse le retour à la maison d'un petit enfant fatigué par sa longue journée. Dans les bras de sa maman, il observe les maisons en passant. A travers leurs fenêtres, les voisins vaquent à diverses activités liées à la vie quotidienne.
Le dessin est sombre, gris foncé tirant sur le noir. Mais curieusement cela n'a aucun effet effrayant. Au contraire, cette nuit qui tombe est porteuse de promesses : parcourir une rue où vivent paisiblement d'autres gens, retrouver son chez soi, un lit où il fera bon fermer les yeux pour s'endormir heureux. Une invitation à ne rien craindre du noir.
Inutile de dire que quand, le soir, on parcourt le livre en se couchant, on dort comme un tout petit enfant.


** en français : Quand il fait nuit / éditions  Syros
** en italien : La strada verso casa /  Salani Editore

3 commentaires:

  1. Oui certains livres pour enfants nous touchent plus-que que d'autre,
    Peut-être parce qu’ils s'adressent à cette part d'enfant restée en nous.

    Dans ce style, un des livres que j'ai aimé
    et que j'ai conservé pour sa poésie des mots et des dessins allant à l'essentiel

    https://www.babelio.com/livres/Jacques-Dis-est-ce-que-ca-repousse-les-ailes-/294614

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    1. Oui, les livres pour enfants parlent à nos émotions avec très peu de signes. Comme tu dis : ils vont à l'essentiel.
      Ici, tout est dit sur le sentiment de protection et de confiance que procure une maison et curieusement ce n'est pas avec des couleurs tièdes ou doucereuses que c'est exprimé. Le gris foncé devient le support du sentiment de bien-être. C'est original. La maison est le lieu où l'on se réfugie et où le gris ne fait pas peur.
      De retour d'une Berne inondée de soleil, parcourue par les touristes et remise de toute fièvre acheteuse, j'ai pris le temps de regarder le livre dont tu parles (quelques pages). Le dessin est tout en finesse. Les mots évoquent l'espoir et la renaissance. Un beau livre. Vraiment. Sur "les cages et la résilience". Je vais voir si je peux trouver à le lire.
      Le moment est venu pour moi de m'atteler au repas de ce soir, simple et festif (heureusement, les produits ramenés de Padoue vont me permettre de préparer vite et bon).
      Belle fin de journée.

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  2. Pour en savoir un peu plus sur l'auteur ;-)

    http://www.dismelodie.be/blog/petit-mot-de-lauteur/

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