« Il suffirait d'accueillir… » C'est bien là la difficulté que certains rencontrent. Cette sorte d'incapacité à accueillir le réel, et en particulier le réel frustrant. Peut-être le fruit néfaste de certaines manières d'éduquer là où fut partiellement ou même totalement absente « l'éducation positive à la frustration », sans laquelle il n'y a pas de possibilité d'acquérir sa liberté personnelle et intérieure. C'est assez dramatique quand on y pense.
J'entends encore l'une de mes filles (la quarantaine aujourd'hui) me remercier de certains interdits posés fermement et tenus fermement : « parce que sinon… » comme elle me dit maintenant. Intéressant d'entendre ce genre de merci quand on se souvient qu'à l'époque on était « un père épouvantable et ringard » comme elle disait…
D'accord avec toi : "accueillir" n'est pas chose facile. Surtout quand les choses ne suivent pas le cours qu'on voudrait. Surtout quand on est frustré. Dur, dur d'accepter ce qui est et tous ces refus de la réalité créent des tensions en soi. C'est peut-être quand on réalise ces tensions qui s'accumulent et le mal qu'elles nous font qu'on se met finalement à lâcher-prise et à accepter ce qui est. L'éducation devrait idéalement inclure " l'éducation positive à la frustration" dont tu parles. Eduquer, c'est frustrer. C'est aimer, c'est accompagner, c'est exiger. ET c'est aussi frustrer. Beaucoup de parents (ou d'éducateurs) pensent qu'aimer et frustrer ne sont pas des choses compatibles. C'est dommage. Est-ce que cette incompatibilité ressentie est plus forte aujourd'hui qu'il y a 20, 30, ou 40 ans ? je n'en sais rien. Frustrer, ce n'est jamais un rôle facile ou agréable à endosser, mais nécessaire, ça oui. Ta fille peut te remercier. Oh, oui, elle peut vraiment te remercier, car en lui apprenant à accepter la frustration, tu lui as fourni les limites qui lui permettent de vivre, surtout en société. Belle soirée à toi!
Accueillir invite à plus d'ouverture qu'accepter je crois. "Que me soit donnée la force de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l'être mais aussi la sagesse de distinguer l'un de l'autre" disait Marc Auréle. Jon Kabat Zinn parle lui de courage car acceptation ne veut pas dire résignation passive, bien au contraire. Dans la maladie, il est courant de dire que le malade passe par trois phases, le déni, la colère, la tristesse pour arriver enfin à l'acceptation. Bien des questions restent encore en suspens, du moins, pour ce qui me concerne. Je vous souhaite une bonne soirée.
A vrai dire, j'ai toujours un peu de peine à faire la distinction entre accueillir et accepter. Le premier semble avoir une composante plus globale, le second relever de plus de pragmatisme. Est-ce qu'on aurait tendance à "accueillir" ce qu'on voit comme positif et à "accepter" ce qui est perçu comme frustrant ? Légère nuance ? JKZ a raison selon moi : accepter n'est pas se résigner, c'est tenir compte de la donne à laquelle on est confronté et en faire qqch. Dans le refus, nous sommes crispés, toute notre énergie est utilisée à nous opposer. On perd en liberté. On s'alourdit en charge mentale. La maladie... oui, elle fait partie des choses à accepter, comme le caractère irascible de mon voisin, ou le mauvais temps, ou la perte, quelle qu'elle soit... C'est intéressant que vous parliez de maladie, parce que j'aurais tendance à plutôt "accueillir" les miennes, à leur trouver du sens. Et je constate que quand je me crispe en les trouvant par exemple injustes, je tarde à guérir. Belle soirée.
J'ai appris avec le temps à accueillir la mienne.La maladie a le mérite certain de vous montrer que vous n'étiez pas sur le Bon chemin. Belle soirée à vous aussi.
« Il suffirait d'accueillir… »
RépondreSupprimerC'est bien là la difficulté que certains rencontrent. Cette sorte d'incapacité à accueillir le réel, et en particulier le réel frustrant.
Peut-être le fruit néfaste de certaines manières d'éduquer là où fut partiellement ou même totalement absente « l'éducation positive à la frustration », sans laquelle il n'y a pas de possibilité d'acquérir sa liberté personnelle et intérieure.
C'est assez dramatique quand on y pense.
J'entends encore l'une de mes filles (la quarantaine aujourd'hui) me remercier de certains interdits posés fermement et tenus fermement : « parce que sinon… » comme elle me dit maintenant.
Intéressant d'entendre ce genre de merci quand on se souvient qu'à l'époque on était « un père épouvantable et ringard » comme elle disait…
D'accord avec toi : "accueillir" n'est pas chose facile. Surtout quand les choses ne suivent pas le cours qu'on voudrait. Surtout quand on est frustré.
SupprimerDur, dur d'accepter ce qui est et tous ces refus de la réalité créent des tensions en soi. C'est peut-être quand on réalise ces tensions qui s'accumulent et le mal qu'elles nous font qu'on se met finalement à lâcher-prise et à accepter ce qui est.
L'éducation devrait idéalement inclure " l'éducation positive à la frustration" dont tu parles. Eduquer, c'est frustrer. C'est aimer, c'est accompagner, c'est exiger. ET c'est aussi frustrer.
Beaucoup de parents (ou d'éducateurs) pensent qu'aimer et frustrer ne sont pas des choses compatibles. C'est dommage. Est-ce que cette incompatibilité ressentie est plus forte aujourd'hui qu'il y a 20, 30, ou 40 ans ? je n'en sais rien. Frustrer, ce n'est jamais un rôle facile ou agréable à endosser, mais nécessaire, ça oui. Ta fille peut te remercier. Oh, oui, elle peut vraiment te remercier, car en lui apprenant à accepter la frustration, tu lui as fourni les limites qui lui permettent de vivre, surtout en société. Belle soirée à toi!
Accueillir invite à plus d'ouverture qu'accepter je crois.
RépondreSupprimer"Que me soit donnée la force de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l'être mais aussi la sagesse de distinguer l'un de l'autre" disait Marc Auréle. Jon Kabat Zinn parle lui de courage car acceptation ne veut pas dire résignation passive, bien au contraire.
Dans la maladie, il est courant de dire que le malade passe par trois phases, le déni, la colère, la tristesse pour arriver enfin à l'acceptation.
Bien des questions restent encore en suspens, du moins, pour ce qui me concerne.
Je vous souhaite une bonne soirée.
A vrai dire, j'ai toujours un peu de peine à faire la distinction entre accueillir et accepter. Le premier semble avoir une composante plus globale, le second relever de plus de pragmatisme. Est-ce qu'on aurait tendance à "accueillir" ce qu'on voit comme positif et à "accepter" ce qui est perçu comme frustrant ? Légère nuance ?
SupprimerJKZ a raison selon moi : accepter n'est pas se résigner, c'est tenir compte de la donne à laquelle on est confronté et en faire qqch. Dans le refus, nous sommes crispés, toute notre énergie est utilisée à nous opposer. On perd en liberté. On s'alourdit en charge mentale.
La maladie... oui, elle fait partie des choses à accepter, comme le caractère irascible de mon voisin, ou le mauvais temps, ou la perte, quelle qu'elle soit... C'est intéressant que vous parliez de maladie, parce que j'aurais tendance à plutôt "accueillir" les miennes, à leur trouver du sens. Et je constate que quand je me crispe en les trouvant par exemple injustes, je tarde à guérir. Belle soirée.
J'ai appris avec le temps à accueillir la mienne.La maladie a le mérite certain de vous montrer que vous n'étiez pas sur le Bon chemin.
RépondreSupprimerBelle soirée à vous aussi.